Critique manga #075 – Tenjin, le dieu du ciel tome 3 et 4

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 » Fais comme l’oiseau , ça vit d’air pur et d’eau fraîche, un oiseau. D’un peu de chasse et de pêche, un oiseau . Mais jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut.  » Ok, avec Tenjin on découvre le ciel tel un oiseau mais en aucun cas on ne part à la pêche. Entre scénario ludique et divertissant, les auteurs de Tenjin nous livrent un récit nerveux où la tension entre les différents pilotes ne cesse d’augmenter.  

 

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LIRE MA CRITIQUE DES TOMES 1 et 2

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Merci à Stéphanie et Anne-Catherine 


Tenjin – le dieu du ciel est un manga en cours au Japon avec actuellement neuf tomes de parus depuis 2013 dans deux magazines reconnus : Jump Live et Shônen Jump +. Sous le titre se cache trois personnes : Yoichi Komori (Umizaru inédit en VF) pour l’œuvre originale et le scénario, Muneaki Taoka pour le story-board, et Tasuku Sugie pour le dessin. À noter que ce dernier travaille ici sur sa première œuvre.

Les deux premiers tomes de Tenjin – le dieu du ciel arrivaientt à conclure certains points importants du récit de manière efficace et non abrupte. Avec ces tomes 3 et 4, le scénario peut explorer d’autres pistes sans être alourdi par certains « bagages émotionnels » qui au fil de l’histoire aurait pu s’étirer et devenir lassant. Dans le tome 3, on retrouve notre fine équipe de futurs pilotes qui après les évènements précédents se doit de choisir sur quel bolide du ciel leur apprentissage va se faire. Sans grande surprise, Riku choisit le plus rapide mais aussi le plus compliqué à manœuvrer : un F-15. Sur cette nouvelle base d’entraînement, Riku va côtoyer Reiji Hamana, lieutenant de l’escadrille d’entraînement au combat tactique du ciel alias les Agressor. D’entrée de jeu, on assiste à des personnalités et opinons différentes. Hamana sait que le ciel n’est pas un havre de paix, et que devenir un pilote de chasse comporte non seulement des risques mais est aussi source de sacrifice. Alors que Riku lui, ne cesse de s’émerveiller face à son ciel et aux raisons infinis qu’il ouvre devant lui. Conscient du potentiel de ce jeune pilote en herbe, son superviseur va alors le confier au meilleur instructeur : Hiroshi Osanai.

L’introduction de ce personnage, parfois instable, permet de donner une bonne prise de risque au récit sans que le lecteur ne sache comment la situation va évoluer. Surnommé Bear (L’ours) par ses pairs, Osanai sait que le ciel ne fait pas de cadeaux et il ne cessera de pousser les limites du raisonnable forçant Riku à sortir de sa zone de confort. On fera aussi la connaissance de la lycéenne Maiko Shinozaki, faisant partie des « groupies » des pilotes de l’aviation. Ce tome tourne beaucoup autour de Riku et des obstacles (ou outils) pour devenir plus fort. Mais on peut compter sur la dynamique entre lui et Takayuki Sasaki, qui n’avait pas été des plus tendre avec les jeunes recrues au début de la série.

Dans le tome 4, Riku va enfin voler de ses propres ailes et prouver de ce quoi il est capable sans superviseur. En parallèle on retrouve Hayari Takaoka, dans à un nouveau poste, et il faut avouer que sa présence manquait grandement au récit. Réfléchi et ex-génie du pilotage, le fait de le voir évoluer dans un registre plus « terre-à-terre » donne une belle dimension au personnage. Mais Tenjin ayant avant tout Riku comme personnage central, le récit revient très vite sur lui et sur sa nouvelle obsession : Hamana. Au fil des chapitres, les révélations sur le passé de Hamana ou encore de Osanai sont nombreuses et bien amenées. On peut ainsi mieux comprendre leur était d’esprit actuel.

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Depuis le début, Tenjin est un manga très instructif sur les différentes formations de pilote d’avion sans en être ennuyeux. Yoichi Komori arrive facilement à jongler entre les informations dévoilées durant la lecture tout en revenant sur le thème de l’apprentissage personnel en tant qu’être humain et les objectifs que l’on se fixe. Les moments d’échanges entre les jeunes pilotes que nous avons appris à connaître sont présents mais ne mettent pas assez en lumière certains personnages et leur storyline comme par exemple Nao Ooyasu qui manque énormément au récit, selon moi. Surtout que le niveau de testostérone est monté en flèche avec l’arrivée de Osanai et Hamana. Toutefois, Tenjin continue d’être une très bonne lecture où les personnages se développent peu à peu, et on sent bien que Komoji et Muneaki Taoka (story-board) ont encore beaucoup de choses à dire.

Le dessin de Tasuki Surgie possède toujours autant de dynamisme grâce au trait fluide de son coup de crayon. Le charadesign se veut détaillé – surtout les torses musclés – et les coupes improbables de chacun. (Yu Gi Oh doit être leur source d’inspiration) nous amuserons parfois. Le rendu des avions est tout simplement grandiose. Ils sont imposants et force l’admiration quand ils déploient leurs ailes dans les cieux. 

L’édition de Kana est très bien présentée notamment avec diverses explications en fin de tomes nous permettant de réellement s’immerger dans l’univers du pilotage. Cette partie (et le reste du scénario) bénéfice de la collaboration du bureau des forces d’autodéfense et de la section des relations publiques. Donc, oui ce que l’on lit dans Tenjin est à 100% véridique dans les informations qu’ils donnent au lecteur. Ce qui n’est pas rien. Saluons également le travail de Julien Delespaul à la traduction qui n’a pas forcément été de tout repos. 

En conclusion, Tenjin – le dieu du ciel est un manga à la fois instructif et divertissant. Les personnages sont présentés de manière intelligente et se dévoilent petit à petit tout en gardant une part d’ombre, permettant ainsi aux auteurs de voir leur scénario comme un projet sur le long terme. Le trait de Sugie est nerveux et précis, et nous fait gaiement voyager au cœur de ce ciel si beau et dangereux sur lequel nous ne portons pas toujours un regard approfondi. Alors, après la lecture de Tenjin, pensez à le regarder de la façon qu’il le mérite : avec respect.

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