Critique manga #141 – Legendary Love tome 1

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Après Pray for Love, les éditions Soleil Manga ont annoncé la sortie du nouveau manga de Keiko SAKANO, Legendary Love, dont la publication au Japon est toujours en cours. S’inspirant d’un roman de fiction chinoise bien réel, la mangaka revisite à sa manière un univers de fantasy teinté d’architecture médiéval, avec une héroïne digne des plus grandes épopées. 

 

Acheter le tome 1 de Legendary Love sur le site des éditions Soleil Manga ou sur Amazon

LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 ICISans titre 3

Merci à Solène et Mélanie pour ce voyage charmant dans la fantasy chinoise.


Keiko SAKANO est une mangaka spécialisée dans le shojo, originaire de Tokyo au Japon, Elle débute dans le milieu avec Hana wa Sakura yori mo Hana no Gotaku en 2001, en deux tomes, titre inédit en France. En 2013 arrive Pray for Love (Kami-sama x Ore-sama x Danna-sama!?) disponible en 5 tomes chez Soleil Manga. Son dernier travail en date est Legendary Love (Hōshin Shinai Engi), un shojo “historico-fantastico” avec un ton comique toujours en cours, pré-publié dans les pages de Asuka aux éditons Kadokawa Shoten en 2015, dont le premier tome en français vient de paraître chez Soleil Manga.

Legendary Love est l’histoire d’une lycéenne ordinaire à l’esprit vif, Saki Yamato, élevée par sa mère amoureuse du roman de fiction chinoise Hoshin Engi. Son quotidien est rythmé par cette dernière qui ne cesse de lui parler de ce récit, et tout particulièrement de son héros Taikobo, censé représenter LE héros ultime. Un jour, alors qu’elle déroule un parchemin, la jeune fille est transportée dans le monde de Hoshin Engi ! Sauvée des eaux par un beau jeune homme, elle découvre que le fameux héros de fiction est très loin de ce que raconte la légende. Mais pourquoi est-elle là ? Et surtout comment va-t-elle rentrer chez elle ?!

Parlons d’abord du background sur lequel repose le manga. Hoshin Engi existe bel et bien, et est connu sou le titre français de L’investiture des Dieux. C’est un roman historique et fantastique de la dynastie Ming (fin XVI) attribué à Xu Zhonglin, nous narrant la lutte entre le dernier roi des Shang et le fondateur de la dynastique Zhou. Les éléments fantastiques sont apportés au fur et à mesure par divers personnages doués de pouvoirs extraordinaires, élevés au rang de divinités après leur mort. On peut donc se dire que le postulat de départ peut s’avérer périlleux puisque selon mes recherches, le récit possède une multitude de personnages. À noter que ce n’est d’ailleurs par la première fois que ce récit inspire des mangakas étant donné que bous avons déjà eu Hōshin, l’Investiture des Dieux en 23 tomes, écrit et dessiné par Ryu FUJISAKI. 

Le tome 1 nous présente trois personnages des plus sympathiques. Nous avons logiquement une héroïne ordinaire mais ayant un fort caractère, et on aime ça, pas vrai ? Mais sous ce trait elle possède tout de même une certaine sensibilité communicative à laquelle le lecteur s’attachera. En face d’elle, il y Shiga, un Immortel ayant hérité du titre de Taikobo, qui est censé être celui qui changera les choses. Il est amusant de voir à quel point la vision de ce personnage est différente entre celle que raconte la légende et celle que nous avons sous les yeux. Il est fainéant et nullement concerné par sa destinée de héros… C’est ici, alors que l’auteure change de direction en nous dévoilant au fil des pages que finalement le Taikobo n’est pas forcément Shiga… mais Saki ?! De plus sous son aspect chétif, la lycéenne détient une force assez impressionnante qui apportera son petit lot d’humour et de coups bien portés. Ne sachant comment ni pourquoi elle se trouve ici, Saki va se décider à prendre les choses en mains et de mener à bien la destinée de Taikobo tout en épaulant Shiga.

Le scénario intègre parfaitement les codes de la fantasy tout en y ajoutant une ambiance assez historique qui nous bien envie d’aller explorer le pays avec eux. Nous avons aussi le droit à de petites créatures typiques de l’univers, avec en premier lieu Supu, ressemblant à une peluche qui parle, qui est le compagnon d’armes de Shagi. Et attention, car le petit n’hésitera pas à sortir les crocs s’il se sent vexé par vos propos… Le tout est rythmé, et on sent bien que l’aventure dans laquelle se lance le trio va apporter son lot de rebondissements et d’humour. Parce que oui, Legendary Love possède un ton comique sans être une parodie, rendant le cocktail plus que séduisant. De plus, il est surprenant de constater après la lecture qu’il n’y a pas une once de romance entre Shiga et Sika ce qui franchement fait plaisir. Après, il est possible que cela vienne dans la suite… mais en tout cas on est agréablement surpris par le fait que cela ne soit pas le cas pour le moment.

 

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Le trait de la mangaka est propre, avec une tendance à la rondeur mais sachant être assez fin pour avoir un rendu très efficace. Les costumes sont travaillés et on sent bien que l’on est dans un récit d’un autre temps. Le découpage est classique mais dynamique dans son assemblage offrant de belles mises en avant du charadesign très détaillé et charmant. Les effets visuels sur le comique sont également bien exécutés. Les décors sont vraiment dépaysants et donnent vraiment la sensation de mettre les pieds dans un monde rempli d’exotisme en quelque sorte, à l’architecture épatante. Le travail d’édition de Soleil Manga ne possède pas de faux pas. Le concept graphique est soigné et est reconnaissable puisque vous retrouverez la même ligne d’édition sur les publications shojo. La traduction de Julie Gerriet est toujours aussi bonne.

En conclusion, ce premier tome de Legendary Love annonce le début d’un récit d’aventure inspiré d’un roman chinois trouvant un juste milieu entre les acquis et la vision de sa mangaka, Keiko SAKANO. La part de romance n’est pas encore présente mais on peut compter sur l’humour et des héros charmants menés tambour battant par une jeune fille déterminée, dont le destin semble receler encore bien des secrets…

15 sur 20infos manga

 

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