Critique #148 – Les jours enfuis de Jay McInerney

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Arrivée la cinquantaine, chaque humain aura tendance à se remettre en question. Les rêves d’autrefois viendront nous hanter, on se demandera pourquoi nous n’avons pas choisi un autre chemin de vie. Amour, tristesse et résignation sont un peu les trois mots qui définissent l’état actuel du couple de Les jours enfuis.
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Merci aux éditions Points et à Babelio pour cette lecture en lien avec la masse critique


Les jours enfuis est un roman écrit par l’américain Jay McInerney, ayant déjà écrit quelques romans auparavant comme Journal d’un oiseau de nuit (1984) ou Trente ans et des poussières(1992).

L’histoire suit un couple marié, Russell et Corrine Calloway, deux personnes issues de la haute société new-yorkaise. Lui est un éditeur qui tente de sauver sa maison d’édition, tandis qu’elle se consacre aux plus démunis dans une association post-11 septembre. Ensemble pour le meilleur comme le pire, le retour de Luke, ancien amant de Corinne, va venir troubler leur amour. Surtout qu’avec la cinquantaine atteinte, ils remettent beaucoup de choses en question, appuyé par la séparation des couples faisant partie de leur entourage. En réalité, Les jours enfuis est le troisième volet de la saga Russell et Corinne Calloway débutée avec Trente ans et des poussières suivi de La belle vie. Néanmoins, je n’ai pas eu la sensation de manquer quelque chose, même s’il est vrai qu’après lecture je suis curieuse de voir ces personnages durant leur jeunesse. Ici, ils sont mariés, posés et bien loin de la folie des années 1990. Le contexte se place dans l’Amérique de Barack Obama et bien après le 11 septembre 2001. Les choses sont donc plus compliquées et leur union bat de l’aile. De gala en soirée en présence d’auteurs et autres belles sorties, ce couple affronte comme il peut les aléas de la vie, en sachant qu’ils sont parents de deux jumeaux adolescents… Pas facile tous les jours de garder pied alors que l’horloge du temps passe et que l’on a l’impression que tout fout le camp. La narration est très bien exécutée et assez entraînante pour le coup. Le choix de décors de New York n’a rien de d’original, mais il est porté par ce faux-semblant nauséabond qui hante les soirées de la haute société.

Et bien que persuadé, après toutes ces années, qu’il la connaissait mieux que quiconque, Russell soupçonnait parfois que certains recoins de son âme lui demeuraient inaccessibles, de vastes régions qui s’étendaient au-delà des balises de sa compréhension.

McInerney écrit avec une plume critique et tendre à la fois, peignant un tableau de l’être humain avec ses bons et ses mauvais côtés. Les personnages sont poussés dans  l’extrême, certainement dû au milieu dans lequel ils évoluent, mais restent crédibles et intrigants. Joie, peine, désir, conflit et bien plus, chaque sentiment est présent dans la personnalité de chacun. On met les pieds dans le plat dans les coulisses du monde de la finance et de l’édition, mais également dans l’intimité mise à mal d’un couple.

En conclusion, Les jours enfuis est un roman contemporain mené par l’écriture de Jay McInerney qui présente avec subtilité tout un monde qui échappe au plus grand nombre. C’est à la fois  intime et tranchant, avec des personnages loin d’être des caricatures.

15 sur 20

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Une réflexion sur “Critique #148 – Les jours enfuis de Jay McInerney

  1. Ce n’est pas un livre vers lequel je me serais tournée spontanément, mais découvrir les coulisses de l’édition et du monde de la finance en même temps que la vie d’un couple fatigué par les années peut être intéressant…

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