Critique comics #030 – Dungeons & Dragons intégrale Vo. 1, Brigands & Dragons tome 1

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« Vivre dans un donjon c’est difficile pour une fille de 11 ans qu’a la pneumonie », bon ok, ici pas de petite fille de 11 ans prisonnière dans un donjon, ni de pneumonie. Mais à chaque fois que je lis le mot « donjon » j’ai la chanson de Gad Elmaleh qui me vient en tête. Donjons & Dragons est une célèbre franchise existant depuis les années 70 si je ne me trompe pas. En fin d’année 2018, HiComics a eu la bonne idée de rééditer son adaptation comics dans une superbe première intégrale. Dans la foulée, les dragons et la fantasy ont continué à se montrer dans le catalogue de l’éditeur, avec un récit un peu plus humoristique mais très charmant : Brigands & Dragons. 


 

Disponible aux éditions HiComics pour 27,90€ ou sur Amazon

Dungeons & Dragons est une franchise à elle toute seule créée par R.A. Salvatore, et cela depuis la création des jeux de rôle. Après les romans, nous avons eu les comics, qui bénéficient à présent d’une nouvelle édition intégrale concoctée par HiComics. Ici, cette première intégrale regroupe les arcs Terre Natale, Terre d’Exil et Terre Promise, que les lecteurs des Royaumes Oubliés en romans connaissent. Si vous n’avez jamais lu un seul roman de cette franchise, comme moi, vous pouvez très bien débuter par ce comics. Le récit se passe dans l’Outreterre, qui a vu naître le jeune prince Drizzt Do’Urden. La société qui l’entoure n’a rien d’une prairie fleurie faite de bienveillance, non, elle est plutôt en proie au crime et à la trahison. Jusqu’à sa majorité, Drizzt n’a cessé de se poser des questions sur ce qui l’entoure, le bien et le mal, et sa condition d’elfe noir. Parce que son destin est tracé depuis longtemps : fait de violence. Est-il capable de vivre dans un monde qui le craint ? L’univers fantasy en comics dégage toujours des couleurs aussi chaleureuses que froides, et c’est le cas à nouveau ici. Le dessin de Tim Seeley (Batman Eternal, Revival) est fluide, avec une sensation de léger relief. Le trait est fluide et convaincant dans son ensemble. Je ne pourrais pas faire de comparaisons entre le scénario initial des romans et celui pour les comics, mais je pense que des choix ont dû être faits pour aller à l’essentiel sans pour autant dévaloriser l’oeuvre. Le personnage de Drizzt se distingue aussi bien par son physique (grand, cheveux long et blanc), que par sa personnalité. De ses origines à sa quête d’identité, l’adaptation en collaboration avec Salvatore et Andrew Dabb ne laisse rien au hasard. C’est étoffé sans donner trop d’informations en même temps, rendant la lecture digeste. J’ai aussi bien aimé de voir Drizzt sur sa terre natale qu’en vadrouille dans le royaume. Le début rentre vite dans le vif du sujet, ce qui peut troubler parfois si on ne connaît pas cet univers. Mais heureusement, HiComics a pensé à ça en intégrant un glossaire pour aider à la lecture. L’action est présente du début à la fin, s’autorisant parfois quelques passages introspectifs. J’ai apprécié la confrontation entre les valeurs de Drizzt et ce véhicule d’habitude son espèce. Le travail d’édition par HiComics est de bonne qualité, la reluire tient très bien en place les 480 pages, et l’impression est un exemple à suivre. En conclusion, l’univers de Dungeons & Dragons regorge de personnages et de créatures intéressantes et évoluant dans le classique de la fantasy. Cette adaptation comics est un bon complément pour les fans, et une porte d’entrée alternative pour les nouveaux.

15 sur 20

 

Disponible aux éditions HiComics au prix de 15,90€ ou sur Amazon

Restons dans la fantasy avec Brigands & Dragons (Scales & Scoundrels en VO) écrit par Sebastien Girner (Shirtless Bear Fighter) et illustré par Galaad. Ce récit est ce que l’on appelle du “epic fantasy” avec une narration rafraîchissante et moderne. Exit le druide barbu traditionnel, et place à quelque chose de plus subtile. L’histoire est celle d’une chasseuse de trésors prénommée Luvander qui n’est pas du genre à se laisser faire. Dès les premières pages nous avons confirmation de cette info, puisque la jeune femme ne va pas se gêner pour affronter une épée pointée sur elle en utilisant simplement un coup de pied bien placé dans la face de celui qui la menace. Voilà, le ton est donné et on a continue allègrement son envie de conquête de donjon, où cette solitaire dans l’âme va devoir se joindre à des aventuriers. Dans le lot, nous avons Aki le prince des Terres Ensablées, Dorma la naine fana d’aventure, et Koro en charge de la protection d’Aki. La dynamique et la joie dans laquelle les auteurs ont conçu leur récit transparaissent très vite à la lecture, et c’est ce qui arrive à en faire un récit sortant du classique Donjons & Dragons et autres ouvrages du même type. Luvander est celle qui nous charme le plus par sa ténacité et la manière dont elle fait face aux obstacles. En revanche, le prince n’est pas débrouillard ni très malin.

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© Sebastian Girner et Galaad, Brigands & Dragons, T.1, Bragelonne – Hi Comics.

Ensemble ou séparément, on prend un grand plaisir à découvrir de quoi ils sont capables. On y retrouve quelques similitudes avec un Rat Queens également chez Image Comics, par exemple. Le trait doux et rond de Galaad apporte énormément à la bienveillance que dégage le titre. Les cases sont dynamiques, simples mais pleines de charme. Nous n’aurions pas imaginé meilleur dessinateur pour mettre en avant ce récit, d’ailleurs. Les expressions sur le visage des personnages sont ce que j’ai trouvé de plus fun. La colorisation pétille sans jamais en faire trop. L’édition de HiComics est de qualité, chose qui n’est pas étonnante. En conclusion, ce premier tome de Brigands & Dragons prend les aventures de fantasy à contre-courant, en intégrant de l’humour, de l’autodérision, tout en gardant les codes du genre. Un petit titre indé accessible à tous promettant une suite alléchante.

 

 

 

 

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