Critique comics #052 – Catwoman : Under the Moon

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C’est en 1940 que la plus féline des femmes a fait son apparition dans les comics de l’éditeur DC Comics. 80 ans plus tard, Catwoman a toujours toutes ses griffes, sa force et toute sa sensualité. Mais pendant qu’elle saute de toit en toit dans les comics actuels de l’éditeur, Under the Moon propose de suivre la jeunesse de Selina, une adolescente qui a dû très vite s’émanciper pour pouvoir vivre. Un récit pour jeunes adultes, mais pas que. 

 

Disponible aux éditions URBAN COMICS dans la collection Urban Link ou sur Amazon au prix de 14.50 € 

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Lauren Myracle est une auteure américaine originaire de Caroline du Nord mais qui a passé la majeure partie de son enfance et adolescence à Atlanta dans l’état de Géorgie. Elle est diplômée en Anglais et en psychologie. Avant de se lancer dans l’écriture, elle fut institutrice pour adolescents. Ses romans sont principalement destinés à un public Young Adult, comme  son premier roman Kissing Kate en 2003. En 2008, elle écrit Flocons d’amour avec deux autres auteurs bien connus du genre: John Green et Maureen Johnson. Catwoman Under the Moon est l’un des romans graphiques commandés par DC Comics dans sa ligne DC INK destiné aux adolescents et jeunes adultes. C’est à présent au tour des lecteurs francophones de découvrir ces récits dans la collection Urban Link de l’éditeur Urban Comics.

Urban Link : nouvelle collection de romans graphiques – A livre ouvert

DÉJÀ DISPONIBLE EN LIBRAIRIE !

 

Comme l’indique le titre, le personnage central est celui de Catwoman ou plutôt Selina Kyle une adolescente prisonnière d’une vie familiale toxique depuis son enfance. Vivant avec sa mère, la jeune fille est obligée de cohabiter également avec le compagnon de sa mère. Le dernier en date est Dernell. Un homme machiste, violent et alcoolique. Entre coups et espérance, Selina décide de prendre sa vie en main avant que cela ne finisse mal pour elle. Le début du récit est assez sombre, en grande partie dû à l’environnement très toxique dans lequel vit l’adolescente. Mais malgré cela, Selina reste une jeune fille forte, courageuse et qui ne se gêne pas pour tenir tête à Dernell. Consciente qu’un gouffre les sépare du point de vue intellectuelle, on la sent très sûre d’elle-même même si une certaine peur persiste. On ne peut pas dire non plus qu’elle manque de respect à ce qui lui sert de beau-père, puisque ce n’est jamais elle qui initie les hostilités. Elle ne fait simplement que lui renvoyer sa bêtise à la figure, ce qui a tendance à énerver toutes les brutes en manque de cellules cérébrales, comme on le sait. Concernant sa mère, on va dire qu’elle est aux abonnés absents et qu’elle ne prend pas en compte les sentiments de son enfant. Au lycée, Selina n’est pas populaire ni la plus à plaindre. Elle tient également tête à toute forme de discrimination, notamment l’homophobie dont certains de ses camarades font preuve. Un début très terre-à-terre qui va laisser place à une certaine forme de spiritualité.

En effet, c’est à travers le totem du chat que Selina va puiser son envie de liberté et de contrôle qui manque tant à sa vie. Mais son émancipation va passer par des dures épreuves qui viendront forger sa carapace, et qui feront d’elle la Catwoman que nous connaissons actuellement : libre, forte, imperturbable mais qui possède un grand cœur malgré ses tendances criminelles. Le sens de la justice est un trait de son caractère qui est très présent dès son adolescence, ce qui colle avec son futur elle. La narration la met en lumière dans cet acheminement symbolique et profond. Lauren Myracle arrive à nous montrer la réalité du monde des adultes à travers les yeux de Selina qui va perdre de plus en plus en innocence. En adoptant la vie dans les rues, l’adolescente découvre que tout est encore plus compliqué qu’elle ne le pensait. Pourtant, rien ne semble l’abattre et la faire tomber à terre. Nous découvrons son nouveau mode de vie, ses rencontres, ses amitiés, ses souffrances, et on a même l’occasion de voir un certain personnage que les lecteurs (les autres aussi) connaissent bien.

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Le dessin est assuré par Isaac Goodhart (Postal chez Image Comics) s’accorde avec la narration de Lauren Myracle. Le trait est léger mais prononcé dans sa représentation. À la lecture, la sensation de légèreté et de fraîcheur s’accentue avec les formes rondes et douces de Goodhart. Le design des personnages est bon, assez détaillé, pour que l’ensemble soit cohérent et très agréable. La mise en couleur de Jeremy Lawson (Teen Ttans GO!, Prez, Mighty Morphin Power Rangers) vient compléter avec classe et perfection le trait de Goodhart. On reste sur une teinte bleutée du début à la fin, sauf certains flashbacks qui empruntent la couleur pourpre/violet. Le tout donne une certaine singularité au titre. Concernant le format, Urban Comics a opté pour un livre plus petit et plus souple, même s’il reste assez rigide en main. Chaque bouquin de la collection aura une tranche de couleurs différentes ce qui fait plutôt cool sur l’étagère. La qualité d’impression est excellente et bénéficie d’un très bon papier. En fin d’album, Urban Comics a eu la bonne idée d’inclure les numéros d’urgence relatifs aux enfants/adolescents en France.

En conclusion, Under the Moon met en avant la jeunesse de Catwoman/Selina Kyle. Les non-initiés à l’univers des comics peuvent facilement se lancer dans cette lecture. On part sur des bases nouvelles pour le personnage sans pour autant dénaturer sa personnalité et ce qu’elle va devenir par la suite. Concernant les lecteurs de comics, dont les fans de Selina, Under the Moon apporte une véritable crédibilité. Les thèmes qu’aborde Lauren Myracle sont aussi intemporels qu’importants à mettre en avant. Maltraitance, homophobie, abandon, etc… un univers sombre, oui, mais dont la luminosité de Selina apporte l’espoir. À découvrir peu importe votre âge !infos comics (1)

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