Critique #020 – En voiture, Simone ! de Aurélie Valognes

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Bon, après avoir parlé de Mémé dans les orties en début de semaine, avec Ferdinand dans la galerie de personnages haut en couleur, c’est avec envie que je vous propose de découvrir En voiture Simone !. Si je vous parle d’un même auteur deux fois en une semaine, c’est simplement parce que un peu de joie de vivre dans ce monde de brutes à la météo pluvieuse n’a jamais fais de mal à personne. Allez, attachez votre ceinture, sortez le plaid et détendez-vous. 

En voiture, Simone ! est le deuxième roman de la Française Aurélie Valognes, née en 1983 à Chatenay-Malabry et ayant grandi en région Parisienne, avant de faire ses études supérieures à Reims. Elle est diplômée de l’École Supérieure de Commerce en 2007, et est spécialisée dans la communication et le marketing, qui lui ont permis de travailler dans diverses entreprises et dans de nombreux pays, dont la Suisse, l’Italie et les Pays-Bas. Elle vit actuellement à Milan en Italie avec son mari et ses deux enfants.

C’est en 2016, que paraît pour la première fois En voiture, Simone ! qui portait le titre de Nos adorables belles-filles. Le titre actuel fut adopté cette année lors de sa parution en format poche chez Le Livre de Poche.

Comme pour son premier roman, Aurélie Valognes reprend le concept de la fresque intergénérationnelle avec cette fois-ci une famille au centre de la pièce. Nous avons le père despotique, égocentrique, franc et égoïste Jacques. La mère Martine qui après quarante ans de mariage entre en rébellion contre son mari et sa vie. Nous avons aussi les fils du couple: Matthieu, Nicolas et Alexandre. Le premier est un grand enfant et bientôt père de trois enfants. Le deuxième est un brillant chef de cuisine qui éprouve quelques difficultés en amour, et enfin Alexandre un grand mollasson. La famille ne pourrait être complète sans la grand-mère Antoinette pleine de sagesse et de son chien. Cette famille, comme beaucoup d’autres, se voit agrandi par les trois belles-filles plus ou moins insupportables : Stéphanie, mère poule angoissée et tyrannique, Laura, végétarienne qui n’a peur de rien, et pour terminer Jeanne, la gentille féministe un peu perdue.

Ces êtres aussi différents des uns des autres vont se retrouver dans une grande maison en Bretagne, à l’occasion des fêtes de Noël. Autant dire d’entrée de jeu que les choses ne vont pas se passer de la plus charmante des façons, et que chacun va vivre des moments particuliers. Les situations sont parfois cocasses et toujours drôles, avec un arrière-goût de morale qui ne se permet pas de juger les choix de chacun, mais plutôt de nous donner une certaine idée afin de nous guider, nous, lecteurs, dans notre propre réflexion.

« Phase un : la séduction de la belle-famille, systématiquement accompagnée de remises en question personnelles très fortes. Un peu comme un chiot au chenil qui veut être choisi et fait la moue la plus attendrissante possible. Mais intérieurement, il tremble. Il vient avec son passé, sa gueule cassée et il est plein d’espérances quant à sa nouvelle famille d’accueil. Mais il n’a qu’une peur : décevoir et être abandonné à nouveau.
Phase deux : l’intégration, pure et simple, des règles de la famille. On fait des efforts pour rentrer dans le moule, on prend sur soi, on marche au pas.
Phase trois : ma préférée, la rébellion ! Ça passe ou ça casse, mais au moins on est fixé. Notre vraie nature resurgit enfin. On ne peut plus faire semblant. »

Les personnages sont drôles, attachants et affectueux en un sens. On peut facilement y retrouver des traits de caractère que l’on voit dans nos proches, mais aussi en nous-même. Et comme le titre d’origine l’indique, ce sont vraiment les trois belles-filles cherchant à s’intégrer du mieux qu’elles peuvent, maladroites dans leurs mots et leurs actions, possédant des qualités et des défauts comme tout un chacun, qui vont chambouler cette vie de famille. Ici, par le biais de ses personnages, l’auteure met en avant le fait que la famille qu’on aime, est tout aussi embêtante. C’est simple, repensé à votre dernier repas de famille. C’est fait ? Maintenant, revoyez-vous quelqu’un de votre entourage faisant des remarques à votre sujet.  Des remarques, parfois infimes et banales, sur votre coupe de cheveux, sur votre couple, votre tenue, votre travail, la manière d’éduquer vos enfants, etc. Tant de moments qui font qu’à la fin de la journée, on en a simplement marre.

Le style d’Aurélie Valognes est celle de la comédie drôle, fraîche et subtile. On sourit tout le long, on roule des yeux avec les personnages, on vit avec eux les péripéties familiale, et bien plus. Le couple que forment Martine et Jacques est tout aussi attachant que ne l’était Ferdinand, le pépé de Mémé dans les orties. Mais comme pour le premier  roman, il est préférable de consommer le genre feel good avec modération, essentiellement si vous n’êtes pas un lecteur assidus de ce style. Il serait bête d’en faire une indigestion et de passer à côté des romans de Valognes. Néanmoins513P4aTeZ9L._SX329_BO1,204,203,200_, j’en avais besoin de ce moment « bonne humeur », et je suis contente d’avoir choisi En voiture, Simone !

En conclusion, si vous avez aimé le premier roman de l’auteure, il n’y a aucune raison que vous n’aimiez pas celui-ci. Aurélie Valognes possède une écriture simple mais séduisante, qui nous inonde de moments joyeux et tendres. Et si vous en redemandez encore, sachez que son troisième roman Minute, papillon ! vient de paraître aux éditions Fayard Mazarine.

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