Critique comics #007 – Oblivion Song tome 1

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Robert Kirkman est devenu au fil des années un auteur prolifique connu à travers le monde principalement pour une oeuvre: The Walking Dead. Fans de zombies ou non, rassurez-vous, Oblivion Song ne possède pas de « argh » à la manière squelette rampant mais plutôt des « argh des monstres fuyons! ». Un récit de science-fiction mettant surtout l’accent sur la notion d’humanité en chacun de nous, et à l’instinct de survie souvent imprévisible. 

 

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Robert Kirkman est un scénariste de comics américain né en 1978. C’est au lycée qu’il fera une rencontre particulière, celle d’avec Tony Moore, qui donnera naissance bien plus tard à leur collaboration sur The Walking Dead. Souhaitant travailler dans l’univers des comics, il devient vendeur dans une boutique de comics, après le lycée. Son premier travail est une parodie de super-héros appelée Battle Pope sortie en 2000. C’est d’ailleurs le premier projet en duo avec Moore. Par la suite Kirkman se fera remarquer par Erik Larsen, connu dans les comics pour ses travaux sur Spider-Man chez Marvel mais surtout comme l’un des fondateur de Image Comics. Cette rencontre fera entrer Kirkman chez cette même maison d’édition avec un scénario intitulé Super Patriot, dessiné avec Cory Walker. En 2002, les deux artistes créeront le titre Invincible terminé en février 2018. En 2003, Kirkman et Moore s’associent pour The Walking Dead, mondialement reconnu notamment grâce à son adaptation en série télévisée AMC, depuis 2010. On Mais le monsieur ne se résume pas uniquement à ce titre zombiesque, puisqu’il a écrit Outcast, Haunt, Tech Jacket, ou encore Thief of Thieves.
Oblivion Song est la dernière série en date de l’auteur, paru en VO chez Image sous le label Skybound appartenant à Kirkman. Il est accompagné par l’artiste Lorenzo de Felici, et édité en France chez Delcourt avant même sa sortie aux États-Unis !

Si The Walking Dead connaît un succès retentissant aussi bien sur papier qu’à l’écran, je dois avouer que moi et les zombies on ne s’aime pas. Je n’ai donc jamais lu ou vu The Walking (enfin si les deux premiers épisodes), mais ce n’est vraiment pas pour moi. Pourquoi ? Simplement parce que je trouve les zombies assez ennuyeux et pas des plus intéressants. Par contre, j’aime bien la série télé iZombie ! De Robert Kirkman, je ne connais que le titre Invincible, que j’ai apprécié, mais dont je n’ai pas continué la lecture.

Oblivion Song est un titre à l’ambiance très SF post-apocalyptique, se déroulant dix ans après que 300 000 habitants de Philadelphie, aux États-Unis, aient disparu dans une autre dimension, surnommée Oblivion, peuplée par des créatures dangereuses. Seul un homme, Nathan Cole, scientifique se dressera contre le gouvernement qui a abandonné le programme de sauvetage, en explorant la jungle afin de retrouver des survivants et les ramener avec lui. Mais ceux-ci veulent-ils vraiment repartir ? 

La grande qualité du titre est d’arriver à parler de l’être humain et de sa psychologie face à un cataclysme sans précédent. D’un côté, dans la Philadelphie normal, chacune des personnes présente dix ans auparavant se souviens de ce jour qui a vu une partie des habitants disparaître. Amis, familles, amoureux,… certains ont perdu des êtres proches sans jamais savoir s’ils étaient encore en vie ou non. Nathan, lui, est dans le même cas, puisqu’il ne sait pas ce qu’est devenu son frère, Ed. Nourrissant l’espoir de le retrouver, malgré le temps qui passe, il n’abandonnera jamais. Dans la dimension Oblivion, les jours et les nuits se ressemblent, les quelques personnes que Nathan croise fuient ces étranges créatures sans formes précises mais mortellement dangereuses dans leur action. En les sauvant, Nathan est persuadé de faire le bien. Mais comment faire pour retrouver sa vie d’avant dite de normal et oublier des années d’errance où l’esprit à très souvent flirter avec la folie ? C’est ici, que le talent scénariste de Robert Kirkman prend tout son sens.

À travers un récit de science-fiction, l’auteur arrive à intégrer de façon cohérente et très intéressante les notions d’humanité et instinct de survie. En parallèle à Nathan nous suivons deux collègues, mari et femme, Bridget et Duncan, ce dernier étant lui-même un rescapé de Oblivion. Bridget est une femme qui vit dans l’ombre de son passé, puisque même après un retour à la vie normal, son mari garde encore les séquelles psychologiques. On peut ici voir une allusion aux soldats retournant à leur vie civile, aux réfugiés de guerre ou survivants d’attentats terroristes. Est-ce être lâche que de vouloir vivre une vie épanouie sans les flashbacks et traumatisme que l’autre à subit ?

Les six chapitres de ce premier tome permettent de bien mettre en place les différents éléments de l’intrigue, en prenant le temps d’explorer la vie des deux côtés. Quelques surprises, notamment la fin, viendront ouvrir le champ des possibilités scénaristes sans que le lecteur ne sache vraiment encore à quelle sauce Kirkman va nous cuisiner.

La partie graphique est assurée par Lorenzo De Felici, un nouveau venu dans les comics, ayant illustré les couvertures de quelques numéros de Manifest Destiny, Birthright, Invincible, ou encore Redneck (à venir chez Delcourt). Le trait de l’artiste colle bien à l’atmosphère parfois “peu ragoutante” notamment au niveau de la représentation de la dimension Oblivion. Toutefois, le physique des créatures aurait mérité plus de solidité, le côté brouillon n’aidant pas à se faire une humble idée de la dangerosité qu’elles représentent. Le charadesign est assez bon, et les quelques planches centrées sur le visage des personnages sont particulièrement réussies. La colorisation est de Annalisa Leoni (Dylan Dog, Ringo, Orphelins) et adhère bien au dessin de Felici. Les teintes oscillent entre le vert et le jaune, offrant un rendu visuellement assez prenant.

L’édition de Delcourt ne présente aucun bémol. Le format cartonné est de qualité, et met bien en valeur le travail de l’équipe créative. La traduction de Lucille Calame est bien menée du début à la fin.En fin de tome, vous pourrez découvrir les couvertures de chaque numéro VO.

En conclusion, Oblivion Song de Robert Kirkman présente une intrigue intéressant intégrant plusieurs genres à celui de la science-fiction comme l’aspect militaire et politique. Dans sa narration, les protagonistes, aussi bien centraux que secondaires, se présentent comme un véritable atout, bénéficiant de plusieurs degrés de lecture selon leurs motivations et passé. À la vu des dernières pages, « Le chant de l’oubli » de Kirkman et Felici promet des surprises intéressantes pour la suite… À suivre donc.

15 sur 20

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Une réflexion sur “Critique comics #007 – Oblivion Song tome 1

  1. Ça a l’air super bien comme Comics! Je n’aime pas les zombies non plus je ne trouve pas d’intérêt dans les histoires de zombies. J’ai donné sa chance à la série The Walking Dead pendant plus d’une saison mais définitivement je n’ai pas accroché, je trouvais les épisodes très très lents. Mon copain qui lisait les comics m’a dit d’essayer (je n’avais pas envie mais un jour pluvieux j’ai testé. Et bien j’adore!! Car finalement ce n’est pas une histoire de survie mais plutôt le développement de la psychologie des personnages en période apocalyptique. C’est vraiment très très bien fait, je te conseille de la tester 😉
    Du coup ce comics me donne très envie comparé à Invincible ^^

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