Critique manga #153 – Capitaine Albator Dimension Voyage tome 4, 5 et 6

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«  Albator, Albator, du fond de la nuit d’or, Albator, Albator, de bâbord à tribord tu veilles sur la Galaxie, sur la liberté aussi. Albator, Albator, le corsaire de l’espace « … ok j’arrête ! Ce n’est pas forcément le générique animé français le plus populaire, mais les plus anciens d’entre nous l’ont déjà entendu au moins une fois. Albator fait partie de ces franchises aussi anciennes que les Dragon Ball, Ranma, ou Olive et Tom à avoir bercer les enfants de toute une génération. Mais avant cela, Albator c’était avant tout un manga des années 70. Avec Dimension Voyage la franchise entre dans ce que l’on appelle un « reboot » s’adressant aux fans et aux novices. 

 

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kanadargaudsuisse

Merci à Stéphanie et Anne-Catherine


Leiji MATSUMOTO est un mangaka né en 1938 sur une île de la préfecture de Fukuoka. Fils d’officier dans l’armée de l’air impériale, son premier contact avec l’univers du dessin passera par la découverte des mangas d’un des ténors, Osamu TEZUKA. Également bercé par les premiers films animés de Disney, Leiji va à l’âge de neuf ans réaliser ses premières bandes dessinées. À quinze ans il remporte le concours du magazine Manga Shônen avec son premier vrai manga, Mitsubachi no Bôken, et devient par le destin l’assistant de Tezuka lui-même. Continuant de progresser dans son trait, il créera plus de trois ans plus tard sa première œuvre de science-fiction, Sexaroïd. En 1972, Otoko Oidon remporte le prix du manga Kodansha, et va par la suite avoir une vitesse de publication incroyable surtout dans le shonen mangas avec Galaxy Express 999, Albator, ou Yamato, pour ne citer que ceux-là. Portée à l’écran dans une série d’animation arrivée chez nous dans les années 70/80, grâce à Récré A2 sur Antenne 2 (ancien France 2), Albator n’est plus un héros que l’on présente. La partie graphique est assurée par Kouiti SHIMABOSHI, dont Albator Dimension Voyage est son premier travail, sur cette série en toujours en cours avec 8 tomes.

À l’origine, l’histoire débute en 2964, où Albator est un pirate de l’espace tout comme son père le Great Harlock. Après que la Terre se soit vue souillée par la perversité et la corruption de l’Homme, Albator devint un hors-la-loi en quittant la planète pour “naviguer” dans la mer du dessus. La particularité de Dimension Voyage est qu’elle est accessible à toute personne ayant déjà entendu parler du personnage, que ce soit dans sa version manga ou télévisée. Si à l’époque Leiji MATSUMOTO se servait de sa série principale Albator 78 comme point d’ancrage pour ensuite broder autour à travers les multitudes de spin-offs écrits ou animés, Dimension voyage possède l’avantage de regrouper l’ensemble de l’univers et de faire en sorte que le tout soit concordant. Le synopsis reste donc le même, à savoir la Terre a été délaissé par les plus courageux partis à la conquête de l’espace. À présent, seuls les plus miséreux peuplent les villes de la planète bleue. Au milieu de la corruption politique et de la pauvreté, la menace extraterrestre de la race des Sylvides, peuple uniquement féminin, prêt à détruire la planète.

Après trois bons premiers tomes, il était plus que temps de reprendre le chemin des étoiles avec notre bon vieux Capitaine Albator qui pour le coup s’inscrit dans une narration fidèle, mais plus moderne. Dans le tome 4, le récit de Leiji MATSUMOTO évolue sur deux fronts. Le premier concerne la partie menée par Albator qui va explorer Vénus, et l’autre Daiba qui mène son enquête sur Terre. Ainsi, la lumière se concentre sur différents personnages autre qu’Alabator, qui au final est très peu présent dans ce tome-ci. Pourtant, cela n’est pas dérangeant puisque le scénario est rempli de petites révélations qui prennent le lecteur à revers. La plus surprenante étant celle concernant les Sylvidres, mais je n’en piperais mot. D’ailleurs leur Reine n’est pas loin et s’apprête à chambouler l’univers de sa main de velours. À côté, l’intrigue autour de Daiba s’intensifie et apporte du peps. Le reste des compagnons de voyage du Capitaine ne sont pas relégués au second plan ce qui fait que  l’on ne s’ennuie pas tant la galerie des personnages est plaisante à suivre. Pour ce qui est d’Albator, il a beau n’être présent que pendant un chapitre et demi, on peut dire que quand il est là on en prend plein les yeux. Un personnage aussi classe ne devrait pas exister.

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Le cinquième tome voit Albator tentant de trouver une solution pour empêcher les Sylvidres d’envahir la Terre. La tension monte avec Daiba lancé dans une fuite digne d’un survival. Les informations concernant le plan des Sylvidres se dévoile un peu plus, mettant Alabator et son équipe dans une fâcheuse posture. Il faut dire que au-delà des combats de cape et d’épées, nos héros cherchent encore à comprendre pourquoi la Reine et ses soldats se sont déclarés ennemis du bien. Pour y répondre, Leiji MATSUMOTO explore la métaphasique avec l’origine de la création des Sylvidres et de l’Humanité. Au final, on se demande lequel est le véritable ennemi de la galaxie… L’action présente laisse volontiers sa place à des passages plus philosophies on dira, ce qui donne un équilibre agréable à la lecture.

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Le tome 6 des aventures d’Albator est sans aucun doute le tome le plus rythmé à ce jour. Les combats pleuvent sans donner l’impression d’être dans la surenchère. De plus, la narration est plus lisible ce qui permet aux lecteurs moins familiers avec l’univers de trouer un point d’appui pour la compréhension. La véritable surprise de ce sixième tome, est l’arrivée splendide et toute élégance de Queen Esmeraldas, certainement aussi emblématique Capitaine Albator lui-même. Les fans pourront défaillir en la voyant se présenter et directement menacer les Sylvidres à travers l’espace, et les nouveaux seront émoustillés par cette entrée. Comme le dit MATSUMOTO, elle est une véritable légende. Que l’on s’en rende compte ou non, ces aventures possèdent plusieurs degrés de lectures au-delà des batailles d’épées et de vaisseaux. On y trouve des questions sur la politique qu’elle soit terrestre ou intergalactique, sur la rivalité entre les peuples, et sur une probable question biologique autour de l’ADN…. mais je n’en dirais pas plus !

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Le dessin de Kouiti SHIMABOSHI est une fresque vivante et poétique des personnages créés par Leiji MATSUMOTO. Le trait est hyper fin, délicat mais comme gravé dans le papier tant l’artiste arrive à s’imposer. Difficile de vraiment décrire les planches que nous avons sous les yeux. Le design des personnages est précis, profond et une merveille. Pour ceux qui diraient que le récit est avare en dialogues, on peut dire que le visuel communique tellement d’informations que le trop plein de bulles viendrait gâcher le chrisme de l’oeuvre. L’ambiance space opéra est respectée, et les scènes d’action sont vertigineuses et bluffantes. Et ne parlons même pas du soin minutieux sur les décors…

En conclusion, Capitaine Albator – Dimension Voyage reste une véritable porte d’entrée pour ceux n’ayant jamais pu lire les aventures du célèbre corsaire de l’espace. Leiji MATSUMOTO rassure dans son écriture qui se veut fidèle à son œuvre d’origine tout en comblant les brèches laissées dans le passé. Les rebondissements et la tension permettent une lecture captivante. Le style de Kouti SHIMABOSHI est indescriptible tant il arrive à garder ce qui a fait de ses personnages ce qu’ils sont aujourd’hui dans l’inconscient collectif, tout en arrivant à y insuffler une touche moderne respectueuse. Si vous n’avez toujours pas découvert ce titre, je ne peux que vous dire une chose : FONCEZ!

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6 réflexions sur “Critique manga #153 – Capitaine Albator Dimension Voyage tome 4, 5 et 6

  1. A chaque fois je me dis qu’il faut que je découvre cette série et ta chronique continue de me donner envie de lire cette série qui réveille tant de souvenirs. Je m’y lancerais bientôt !

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      • Je devais la lire mais avec toutes les autres séries je n’ai malheureusement pas eu le temps. Cependant, je vais finir par trouver un moment pour me lancer dedans ! Oui de ce que je vois et de ce que tu expliques on sent vraiment que le manga s’ouvre à tous les lecteurs qu’ils connaissent ou non la licence 🙂

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  2. Allez, depuis le temps qu’il me tentait celui-là, c’est commandé ! Merci à toi (ou pas), je ne savais pas qu’il existait une offre sur les premiers tomes. Maintenant j’espère que je vais aimer autant que toi vu que je n’ai quasiment pas vu le dessin animé et pas trop aimé le film (l’univers oui mais pas la réalisation…) ^^

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