Critique manga #236 – Ice Pig tome 1, Signal 100 tome 2

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Sacré début pour le tome 1 de Ice Pig. Ce seinen dénonce avec intelligence le marché du darknet avec trafic d’êtres humains et d’organes. C’est malsain mais tellement criant de vérité, malheureusement. Le tome 2 de Signal 100 n’est pas loin derrière non plus en ce qui concerne la déchéance humaine. Deux titres pour ceux qui aiment explorer la noirceur des Hommes.

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Ice Pig (Kôri no buta en VO) est un Seinen en 5 tomes écrit et dessiné par Yukai ASADA prépublié au Japon dans les pages du magazine Young Champion de Akita Shoten, en 2016. Si le nom du mangaka vous dit quelque chose c’est normal puisque nous la connaissons pour Woodstock (2008) et ses dessins dans Tokkô Zero (2013). L’histoire de Ice Pig se passe dans un Japon moderne où des trafics illégaux existent. Le géant dans le milieu est une firme du nom de Farm faisant sa loi dans la société en proposant la vente d’esclaves et d’organes. Drogues. Une lycéenne pirate informatique se faisant surnommer Ice Pig tente d’éradiquer Farm. C’est lors d’un acte héroïque mené par un Vespa, jeune homme sans revenus fixes et victime de Farm, qu’elle va en faire un allié dans sa guerre de vengeance contre l’organisation criminelle. Dans ce premier tome, le mangaka nous plonge très vite dans le côté abject de l’humain avec la corruption par le pouvoir de l’argent qui conduit les gens à participer à divers trafics sans ressentir le moindre remords. C’est en voulant trouver de l’argent pour combler son addiction à un jeu virtuel d’idole que Vespa va, sans le savoir, devoir conduire un camion transportant des jeunes femmes qui deviendront des esclaves sexuelles, par exemple. Mais sa morale est claire comme de l’eau de roche, et il va s’interposer et finir par servir lui-même d’esclave. C’est à ce moment qu’il rencontre Ice Pig, légende urbaine qui met à mal les criminels underground. Si personne ne l’a jamais vu, le lecteur découvre très vite qu’elle est une simple adolescente experte en informatique. Malgré leur différence de caractère, les deux jeunes deviennent vite un duo dont le charisme nous fait entrer dans l’histoire. Autour d’eux gravitent d’autres personnages qui se dévoilent à mesure que l’on avance dans la lecture. Sous l’intelligence de Ice Pig et sa forte personnalité se cache une jeune fille qui a été brisée par Farm il y a bien longtemps.

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KORI NO BUTA ©2017 by Yukai Asada / AKITA PUBLISHING

Ses failles permettent d’éveiller de l’empathie chez le lecteur. Vespa, lui, est habitué à se débrouiller seul puisqu’il n’a plus aucune famille. Il vit au jour le jour, mais possède une détermination à toute épreuve. À leur manière, chacun est une personne avec des principes nobles et le sens de la justice. La société dépeinte par le mangaka est un reflet de la notre puisque le trafic d’humains et d’organes, je ne vous l’apprends pas, existent. Le rendu dénonce sans vergogne l’incapacité du gouvernement et de la justice de stopper tous ça. Pour y arriver, Ice Pig fait appel à la technologie digitale avec le concept de  »Légendes urbaines d’Otonashi » demandant si les esclaves existent dans le Japon d’aujourd’hui, par exemple. Il est facile d’oublier que ces choses existent puisque les médias n’en parlent jamais sauf si une grosse affaire éclate. Effrayant non ? Visuellement le trait de ASADA est moderne et fluide. Le charadesign fonctionne et mention spéciale pour celui du chef de Farm qui n’a rien à envier au clown Pennywise dans l’oeuvre de Stephen King. Rien à reprocher à l’édition de Delcourt-Tonkam ni à la traduction de Anne-Sophie Thevenon. En conclusion, ce premier tome de Ice Pig fait plonger tête la première le lecteur dans les méandres de la société moderne. La tension et le cliffhanger de fin nous mettent sur les dents tant nous avons envie de savoir la suite. Vespa et Ice Pig sont des anti-héros dont la complicité se fait sentir doucement. À découvrir pour les amateurs de récits sombres parlant des tabous de l’homme.

 

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Dans le premier tome (sur les 4) de ce Seinen très sanglant, un professeur ne supportant plus d’être brimé par ses élèves décidé de se suicider. Mais avant il les hypnotise a leur insu grâce à un petit film. Quand ils reprennent conscience il leur explique qu’il vient de leur implanter 100 actions à ne pas faire sous peine de mort. À eux à présent de trouver un moyen de survivre… mais l’instinct primaire de certains élèves va se réveiller. Après un tome 1 convaincant, le tome 2 s’intensifie un peu plus dans l’horreur. L’ambiance devient de plus en plus lourde et un état de psychose s’installe dans la classe. Wada, le leader charismatique et mauvais garçon poursuit sa manipulation de ses camarades. Paniqués, ces derniers lui font confiance jusqu’à commettre l’irréparable. On retrouve aussi Kashimura, jeune fille adolescente qui va pouvoir compter sur Sakaki pour essayer de stopper Wada et ce jeu ignoble. Les premiers chapitres de ce tome se concentrent sur la confrontation Wada et Sakaki avant de reléguer la menace que représente Wada en second plan. Choix étonnant de la part de Arata MIYATSUKI mais qui a le mérite de lancer l’intrigue sur un autre chemin bien plus complexe et haletant. Par la suite, les élèves vont devoir se lancer dans une nouvelle épreuve dite bonus. Ils vont devoir deviner 20 signes. Deux choix par épreuve sont proposés, chaque bonne réponse sauvera la vie d’un élève. Niveau idées folles et sadiques, MIYATSUKI ne manque pas d’imagination. Si bien que ce tome 2 va encore plus en crescendo que le précédent. Jusqu’ici la mort des élèves relevait de la responsabilité du professeur pusqu’elles étaient provoquées de manière inconsciente suite à un commandement subliminal.

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SIGNAL 100 © 2016 ARATA MIYATSUKI/SHIGURE KONDO/HAKUSENSHA Inc.

Mais avec ce jeu bonus, la situation voit les élèves devenir les responsables de la mort du camarade désigné pour relever le défi. Ainsi, la psyché est bien différence et provoque des coups de folie chez certains, ou encore un sentiment de culpabilité dont ils ne peuvent réchapper. La grande majorité des retournements de situations sont imprévisibles, ce qui rend la lecture vraiment cool. Il sera même question de vengeance à un moment… à vous de découvrir à présent comment et de qui. Les personnages sont bons et pas forcément stéréotypés, sauf un ou deux comme la pimbêche de la classe. Les principes et les valeurs humaines de Kashimura la poussent à tellement rester juste dans ses choix, qu’elle finit par légèrement agacer. Mais heureusement Sakaki est là et malgré son envie de sauver tout le monde, il semble habité par une répulsion face aux mauvaises personnes qu’il pourrait bien céder à la folie à son tour. Graphiquement Shigure KONDO offre quelque chose d’honnête. Le gore s’exprime à foison et la violence est assez brute. Le sang et autres fluides corporels giclent si besoin et c’est maîtrisé pour que visuellement ça soit convaincant. En conclusion, le premier tome de Signal 100 avait été une lecture survival haletante, mais on est forcé de constater que ce tome 2 place la barre encore plus haute. C’est maîtrisé, les rebondissements apportent de nouvelles directions et on a clairement envie de lire la suite.

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