Critique #231 – Les Enfants de Gorre tome 1 par Sylvain Ferrieu et Navigavi

Quand les légendes de notre Histoire rencontrent la fiction, nous avons le droit au pire comme au meilleur. Ici, Les Enfants du Gorre entre plus dans la catégorie des récits à classer dans la bonne colonne. Écrit avec passion, ce premier tome nous ouvre les portes d’un univers de Fantasy qui ravira les fans comme les novices.

Disponible aux éditions MAHÔ ou sur Amazon au prix de 19.90€ || Également disponible au format numérique

maho

Les Enfants de Gorre est un roman (ou light novel) écrit par Sylvain Ferrieu et illustré par Navigavi. Ferrieu est une auteur de romans français, mais aussi professeur à Paris et spécialisé dans les légendes du Roi Arthur. Ce light novel n’est que le premier tome d’une série, qui au vu de son ton et du style de son auteur, verra naître d’autres suites. Il a été publié aux Éditions Mahô, une maison d’édition francophone qui a vu le jour en avril 2020 et qui se spécialise dans les œuvres japonaises, que ce soit en manga ou light novels.

Dans Les Enfants de Gorre, l’auteur nous propose de suivre Wildfrid, le fils aîné de Folhart Fenris, de retour de sa formation de chevalier. En rentrant chez lui, nous apprenons à faire connaissance avec lui, mais aussi avec le reste de sa famille, notamment son père mourant. Face au futur incertain de son paternel, Wilfrid va devoir prouver qu’il est digne de diriger les terres de son père. Mais l’horizon s’annonce chaotique avec la fin du règne d’Uther Pendragon

Autant vous le dire tout de suite, les légendes autour d’Arthur je n’en ai pas lu beaucoup, même si je connais les grandes lignes de ce dernier. Dans cet univers, je suis surtout attirée par le personnage de Morgan le Fay ou Fée Morgane en français. On la retrouve dans de nombreuses œuvres dont Le Cycle d’Avalon de Marion Zimmer Bradley, qui représente pour moi l’un des récits de Fantasy les plus divertissants et construits. Pour les fans du petit écran, on a pu voir le personnage de ses débuts à sa fin dans la série britannique Merlin (2008) incarnée par l’actrice Katie McGrath. Le roman se divise en trois points de vue, tenu par les trois frères Wilfrid, Gunnolf et Fanegan. Il y a un bel équilibre entre les parties, l’auteur veillant à mettre bien chaque personnage en avant et de manière équitable. La motivation de chacun dans cette aventure leur est propre, mais on apprécie de les voir évoluer tout en veillant à garder un oeil les uns sur les autres. Nous avons le droit au frère qui ne juste que par le combat, un autre qui passe sa vie à rêver les yeux ouverts, et un Wilfrid qui souffle aussi bien le chaud que le froid. Chacun évolue à son rythme et à sa manière, ce que l’auteur n’oublie pas de retranscrire de façon crédible. Si l’on devait classer Les Enfants de Gorre on le classerait facilement dans l’Heroic Fantasy avec trois protagonistes incarnant différents types de héros. L’univers posé par Sylvain Ferrieu est riche en informations sans être ennuyeux ou répétitif. Le côté historique est bien présent, et peut être un plus pour ceux qui raffolent de ça. Les moins familiers avec ce genre peuvent se lancer dans cette lecture sans avoir peur de se perdre, car dans l’ensemble le tout est très agréable, cohérent et dynamique dans son action.

Le style de l’auteur est fluide, facile d’accès dans sa globalité avec une plume très énergique et contemplative. Compliqué d’élaborer, mais disons que Ferrieu accorde autant d’importances à ses protagonistes qu’à son décor. Les illustrations de Navigavi sont très jolies et aident à mieux imaginer ce qui se passe par moment. Le trait est soigné et agréable. Le travail d’édition de l’équipe des Éditions Mahô est bon, ainsi que l’impression, et le livre se tient bien en main.

En conclusion, ce premier tome de Les Enfants de Gorre est un récit épique comme on les aime. Les amateurs d’Héroic Fantasy, de l’époque médiévale et de l’ambiance un peu sombre passeront facilement un très bon moment de lecture. Sylvain Ferrieu donne vie à son histoire en rendant hommage à des pans de l’Histoire, tout en accentuant le côté légendaire.

15 sur 20

Laisser un commentaire