Critique manga #074 – Infection tome 1

 titre manga
« In your heaaaaaaaad, in your heaaaaaaaaad ZOMBIE ZOMBIE ZOMBIE YEAH YEAH« . En cfe vendredi quoi de mieux que de laisser libre court à la révolution zombie de Infection, mix entre Walking Dead et Freak Island mené par Tôru Oikawa. Premier titre de l’auteur à paraître en français, et c’est Delcourt-Tonkam qui en a eu les droits. Un survival intéressant et visuellement efficace. 

 

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delton

Merci à Solène et Mélanie pour ces sortes de vers zombiesque très perturbants


Tôru Oikawa est un mangaka japonais dont la carrière débute en 2012 avec un manga surnaturel du nom de Shin Sekai Yori en 7 tomes chez Kodansha. En 2014, il sort le one-shot Absolute Duo – Tea Party chez Media Factory. Infection est lancé en 2015 par Kodansha en pré-publication dans le Shuukan Shounen Magazine, et compte à ce jour 9 tomes reliés au Japon. En France, Infection est le premier titre de l’auteur à être publié.

Cette première nouveauté du mois de janvier du catalogue Delcourt-Tonkam entre dans la lignée des autres titres de l’éditeur comme Dead Tube ou Freak Island. L’histoire reprend les codes du survival en la mettant à la sauce zombiesque bien étrange puisqu’ici pas de « argh » à la Walking Dead, mais des « argh » version « j’ai des sortes de vers de terre qui me sortent par les yeux, la bouche, les narines… bref par les trous de mon visage ! » Le manga s’ouvre avec Haruki Amamiya entouré de ses amis le chambrant à propos de son béguin pour Satsuki Samidare, son amie d’enfance. Ne sachant comment lui avouer ses sentiments, et étant légèrement anxieux à cette idée et timide, ses amis vont avoir la “brillante” idée de l’enfermer dans la réserve derrière l’école avec la jeune fille. Sauf que, ce n’est pas Satsuki qui sera présente mais Kirara Isonami, qu’il ne connaît pas. Tentant de discuter avec la lycéenne afin de passer le temps, le duo va vite réaliser que quelque chose cloche puisque les “brillants” amis de Amamiya tardent à venir les délivrer. Pire, plus aucun bruit ne semble provenir de l’extérieur…

Si dans sa globalité le titre fonctionne bien à la lecture, elle s’en retrouve ralentie et alourdie par la pointe de ecchi bien trop présente à mon goût. En effet, après seulement dix pages environ on se retrouve avec un gros plan sur le fessier porteur de string de la demoiselle Isonami. Si visuellement son fessier rebondi est très beau à regarder – non je n’ai pas honte de le dire – le ecchi (fans service) à répétition devient très vite fatigant et empêche d’avoir une certaine cohérence dans la personnalité des personnages. Par exemple, en pleine infection de zombies puissance 2000 pourquoi se soucier de la tenue que l’on porte pour échapper à la mort ? Ici je parle encore de Isonami qui se va très vite perdre sa jupe (baissée par un zombie hum) et qui ne veux en aucun cas revêtir un pantalon de gymnastique pour ne plus avoir le string à l’air. Du coup, la jeune fille n’est pas vraiment encore attachante, on aura même tendance à la trouve cruche. Pourtant sous cette couche de personnalité pas très reluisante semble se cacher quelque chose de plus profond, et cela serait dommage que le mangaka noie le potentiel d’une écriture correcte à cause du ecchi. Face à elle, notre héros, Amamiya tient la barque comme il peut et ne s’en sort pas trop mal. Il se montrera courageux dans les moments sérieux, même si son côté pervers “je-matte-les-seins-des-filles” l’assombri de temps en temps.

Afin de sortir vivant de la réserve, notre duo peut compter sur la présence d’une partie des élèves du lycée n’ayant pas encore péri sous les mâchoires des zombies. Certains comme Kikuchi se distingueront de la mêler et seront très vite attachant à suivre. On peut aussi mentionner le professeur de l’école primaire M. Kaji que l’on découvrira tentant de survivre avec Kaori, petite sœur de notre héros central. Malgré son jeune âge, Kaori saura se montrer forte dans les moments les plus compliqués et rassurante auprès des autres enfants. Ce point de maturité pourra même surprendre certains lecteurs, puisque l’on n’est pas forcément habitué à voir un tel trait de personnalité digne d’un adulte chez une enfant (enfin ici c’est une préadolescente). Néanmoins, cela ne m’a pas dérangé puisque j’ai moi-même pu observer ce point dans des enfants de son âge, voir même plus jeune…. tout dépend du cadre familiale dans lequel l’enfant grandit. Oui c’était ma minute psy.

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Mais alors, d’où vient cette infection zombiesque, me demanderez-vous ? Eh bien je vous répondrais que l’on ne le sait pas encore. Et tant mieux. Ceci n’est que le tome 1 qui présente les bases d’un récit pensé sur le long terme, de ce fait il ne pas dévoiler sa carte majeure d’un seul coup de poker. Dans cette mise en place, les rebondissements sont nombreux et convaincants dans la plupart des cas, même si certains semblent sortis d’un peu nul part. Les amitiés et les liens entre chacun des personnages sont misent à rude épreuves, et nul doute que le reste du chemin ne va pas les épargner. Surtout que des zones de la ville ont été mises en quarantaines rendant les chances de survie encore plus réduites. La différence majeure entre les zombies de Infection et ceux de Walking Dead sont comme je l’ai dit en introduction, ces vers qui sortent des orbites et co. Par centaines. De ce point de vue là, il faut avouer que c’est une première (sauf si on a vu un épisode de Buffy contre les Vampires où un des monstre peut se réduire à des milliers de petits asticots avant de reprendre forme humaine). C’est donc une idée assez originale qui donne vraiment un sentiment plus horrifique et peu ragoutant au récit.

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Les dessins dans Infection ne présentent aucuns défauts. Même les parties fan service alias ecchi sont propres et misent en valeur par le trait de Toru Oikawa. On reprochera certainement cette manie de dessiner des poitrines généreuses aux jeunes filles, mais rien de bien dérangeant puisque le lecteur de manga est habitué à ce genre de déjà vu (cela dit on voudrait de la révolution les amis !). La mise en scène est bien exécutée, les scènes d’action sont prenantes et lisibles. Du côté de la traduction de Maxime Bonnet rien à redire puisqu’il est également en charge de celle de 7th Garden du même éditeur. On peut donc lui faire entièrement confiance. Le choix de couverture avec la madame pleine de vers partout est bien choisie et colle à l’ambiance du titre. J’ai particulièrement adoré ce côté usé autour de la police du titre mais aussi sur le noir usée sur les bordures du bouquin (ce n’est pas un défaut non rassurez-vous).

En conclusion, Infection propose un scénario intéressant à suivre et prenant si Toru Oikawa veut bien baisser d’un cran niveau fan service. (On le remerciera avec du chocolat Suisse si il veut). Les personnages possèdent une bonne approche malgré le fait qu’ils soient nombreux, mais on retient les plus importants pour le moment. De plus les deux dernières pages semblent annoncer quelque chose de différent pour la suite, ce qui attise forcément la curiosité. Le premier tome d’Infection est donc une lecture agréable dans son ensemble, et laisse présager une suite intéressante si le mangaka apprend à doser le tout. En tout cas, on sera encore là pour écraser du vers.

15 sur 20

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