Critique manga #223 – Alderamin on the Sky tome 7, Bungô Stray Dogs tome 10, Graineliers tome 1, Murciélago tome 3

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On se retrouve pour découvrir la fin d’Alderamin on the Sky qui nous charme encore mais dont la fin aurait mérité d’être moins expédiée. Le tome 10 (oui déjà!) de Bungô Stray Dogs alterne en calme et tempête qui annonce à nouveau du lourd pour la suite. De son coté, Graineliers fait un début original grâce à son concept autour de mystérieuses graines, tandis que nos héroïnes bad ass dégomme tout sur leur passage dans le tome 3 de Murciélago !

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Merci à Grégoire pour ces lectures et sa confiance


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Septième et dernier tome pour la série Alderamin on the Sky écrit par Bokuto UNO et dessiné par Taiki KAWAKAMI se basant sur un charadesign signé Sou SANBA. Je ne vais pas trop revenir sur le pitch principal et vous invites donc à (re)lire mon avis sur le tome 1 en cliquant juste ici. Après moult aventures Ikta et ses amis ont réussi à mettre un terme à la guerre civile qui faisait rage au nord de l’Empire de Katjvarna. Mais cette victoire n’a pas été dénuée de tragédies puisque de nombreux combattants sont tombés, dont certains proche de la fine équipe que l’on suit depuis le début. Mais si cette une province est en paix, cela ne veut pas forcément dire que le reste du territoire connaît la même nouvelle quiétude. En effet, la république de Kioka conspire pour envahir l’Empire. Pour se faire elle va user d’un stratagème peu orthodoxe. De ce dernier tome ce que l’on retient est que les guerres n’apportent en général rien aux soldats présents sur le terrain, et que le plus souvent les conflits trouvent leur origine dans des problèmes d’egos. Les personnages sont aussi un très bon point puisque depuis le tome 1, nous nous sommes attachés à eux. Ils ne sont pas dénués de faiblesses, mais c’est justement en cela que l’on apprécie de les suivre. Ikta est certainement celui qui a le plus grandi de tous, même si certains de ses amis ne sont pas non plus à mettre de côté. Néanmoins, si les 6 tomes précédents de la série ont été un vrai régal, on sent que ce dernier tome pêche un peu. En effet, comme nous l’explique dans la préface, le mangaka regrettait de devoir mettre un terme à son histoire aussi rapidement. La fin est donc amené rapidement, même trop rapidement, nous laissant un peu un arrière-goût de tristesse.

© BOKUTO UNO/TAIKI KAWAKAMI KADOKAWA CORPORATION ASCII MEDIA WORKS

Mais, cela étant dit je ne peux que recommander Alderamin on the Sky, parce que cette légère déception de fin de série ne gâche en rien le très bon moment de lecture que j’ai eu. La violence dû à la guerre, l’atmosphère voguant entre piraterie médiéval presque dystopique, et ses personnages ont fait que j’ai adoré cette série. Le rythme était parfois trop rapide dans certains tomes, mais c’est souvent ce qui arrive quand on se base sur l’adaptation d’une série de light novel qui comprend 14 tomes au total. Le tome 1 avait été un coup de cœur inattendu lors de sa sortie en 2017, et je ne le regrette toujours pas. Pour moi, c’est l’un des meilleurs titres des Éditions Ototo qui ont fait un excellent travail d’édition. Le dessin de KAWAKAMI possède son charme entre trait tremblant mais assuré. Difficile de le décrire mais quand on le feuillette on ne peut s’empêcher de s’arrêter sur quelques pages pour admirer le sens du détail et du rendu visuel sur les arrières-plans, les costumes des personnages et les expressions. En conclusion, ce dernier tome de Alderamin on the Sky clos à sa manière et dans la mesure du possible l’histoire sur une note plutôt positive, même si on sent que l’auteur a dû faire des concessions. Mais dans l’ensemble, ce Seinen tient ses promesses et devrait plaire aux lecteurs avides d’aventure et de stratégie politique en temps de guerre.

Copie de lire en bulles

 

Manga - Manhwa - Bungô Stray Dogs Vol.10Disponible aux éditions Ototo dans la collection Seinen ou sur Amazon au prix de 7,99€ | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 | VOIR LA BANDE-ANNONCE | ANIME DISPONIBLE SUR CRUNCHYROLL

Plus on avance dans Bungô Stray Dogs, plus la trame scénariste prend en épaisseur. Si au départ on pensait suivre un simple Seinen regroupant des personnages charismatiques, drôles et fins stratèges. On est forcé de constater qu’après 10 tomes, la série est devenu une véritable partie d’échecs entre différentes factions de la mafia et de guilde d’auteurs machiavéliques. Au milieu, nous avons toujours nos héros de l’Agence de détectives qui dans ce nouveau tome vont connaître un peu de quiétude. Mais rien ne dure jamais, et de nouveaux problèmes pointent à l’horizon. Atsushi va particulièrement en faire les frais, mais aussi Kunikida le chef de l’Agence. Le tome précédent voyait le conflit entre Fizgerald et la Guilde prendre fin dans un rythme qui nous avait tenu en haleine pendant un peu plus de 4 tomes. Les chapitres que l’on découvre ici sont plus de l’ordre de transition pour ouvrir un nouvel arc narratif qui verra une nouvelle menace se profiler. Deux enquêtes vont être résolues de manière efficace par nos personnages – toujours aussi attachants – afin de laisser le lecteur se relaxer. Comme dit plus haut, Kunikida qui avait été un peu en retrait jusqu’à maintenant va avoir le droit à son moment de lumière, et c’est réellement plaisant de le voir nous dévoiler ses capacités face à un danger plus personnel.

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BUNGO STRAY DOGS © Kafka ASAGIRI 2013 © Sango HARUKAWA 2013 KADOKAWA CORPORATION

Pour ceux qui connaissent Bungô Stray Dogs aussi bien à travers les écrits ou l’anime, vous savez que le récit de Kafka ASAGIRI intègre souvent de nouveaux personnages inspirés d’écrivains célèbres. On avait pu admirer Scott Fizgerald, Agatha Christie, etc. dans des portraits détournés imaginés par le mangaka. Dans ce tome 10, ASAGIRI nous présente Katai Tayama, écrivain japonais connu pour avoir fondé le genre littéraire japonais tournant autour de l’auto-examen détaillé. L’ambiance va aussi être plus sombre que d’habitude sans pour autant perdre de son fun. Les personnages sont encore plus développés, et c’est franchement plaisant. Le dessin de Harukawa 35 n’a rien perdu de sa superbe. Les cases sont dynamiques, les actions sont explosives quand c’est nécessaire, et le charadesign est toujours aussi maîtrisé. En conclusion, ce tome 10 de Bungô Stray Dogs sert de transition mais ne ralenti en rien le récit et le haut niveau qu’a atteint l’intrigue. C’est naturellement haletant, c’est psychologique, humoristique, … bref ! Vous l’aurez compris, nous sommes toujours sous le charme de nos détectives et on ne va pas s’en plaindre !

 

Disponible aux éditions Ototo dans la collection Seinen ou sur Amazon au prix de 7.99€ 

Graineliers est un Shonen avec Rihito TAKARAI au scénario et au dessin. Si ce nom vous dit peut-être quelque chose c’est parce que le lectorat francophone le connaît pour sa série 10 Counts aux éditions Taifu Comics, terminé en 6 tomes. Les deux titres ont commencé à être publié en 2014 au Japon et sont les deux œuvres les plus récentes de cette auteure. Graineliers s’ouvre dans un village en pleine campagne où vit Lucas, jeune homme qui n’a jamais connu sa mère, décédé alors qu’il était enfant, et dont le père s’est réfugié dans le travail et ses expériences. Dans ce monde les graines ont remplacé l’argent, et les Graineliers ont donc une place importante. Parfois, certains accidents font que les humains fusionnent avec des graines cultivées et délétères. Ces êtres ni humain ni végétal sont poursuivis et éliminer par l’Organisation. Un jour, la garde arrive chez Lucas pour arrêter son père, qui lui confie alors une poignée de graines avec ces mots: « Laisse-moi au moins te protéger, toi. » Dans un mouvement de panique, le jeune homme avale les graines, et s’évanouit. À son réveil, deux années se sont écoulées et la vie de Lucas ne sera plus jamais la même. L’originalité du manga réside dans le développement de cet univers que l’auteure met gentiment en place. Que l’on apprécie le jardinage ou non (je généralise), le concept des graines utilisé comme monnaie d’échange interpelle. Par la suite, on constate certaines ressemblances avec notre monde, mais aussi des inventivités vraiment bien trouvées pour le coup. Chacune des graines possède sa particularité pouvant faire du feu, etc., et d’autres plus rares et sensibles ne sont pas accessibles aux pauvres.

Planche supplémentaire ©2014 Rihito Takarai / SQUARE ENIX

©2014 Rihito Takarai / SQUARE ENIX

Le personnage de Lucas est assez attachant pour qu’on apprécie de le suivre dans son quotidien avant et après post-fusion. Si son apparence extérieure est toujours celle d’un humain, Lucas n’est plus le même intérieurement. Son secret il va devoir le cacher, compliquant un peu les choses pour lui et les liens qu’il pourrait venir à nouer. Il y aussi la mystérieuse phrase prononcée par son père qui, bien évidemment, constitue l’un des points centraux du récit. Sauver Lucas, ok, mais de quoi ? Visuellement, Rihito TAKARAI possède un trait particulier, qui ne plaira pas forcément. Certains diront qu’il est trop simpliste voir trop sobre, mais il possède un certain charme. En tout cas, comme toujours cela l’avis sera selon le goût du lecteur. Le design des personnages est fin avec des visages élégants. En conclusion, le tome 1 de Graineliers plante un récit plutôt convaincant dans sa mise en place. L’univers original des graines et toute l’atmosphère propre à la nature arrivent à nous charmer. L’intrigue tournant autour de Lucas et des mots de son paternel ouvre des portes vers un récit intéressant qui pourrait devenir un peu plus sombre.

15 sur 20

 

Manga - Manhwa - Murciélago Vol.3Disponible aux éditions Ototo dans la collection Seinen ou sur Amazon au prix de 7,99€ | LIRE MON AVIS SUR LE TOME 1 ICI 

Les tomes 1 et 2 de Murciélago parus simultanément en fin d’année 2018 chez Ototo avaient été une lecture coup de coeur surprenante ! Le postulat de départ mêle ambiance et scénario thriller avec une grande pointe d’humour déjanté aux accents de film sanglant. Rapidement, l’histoire est celle d’une ancienne tueuse en série Kuroko recrutée par le gouvernement pour stopper la hausse de crime violent. Pour l’aider (et la surveiller) elle se retrouve avec Hinako, adolescente pas forcément plus saine d’esprit que notre tueuse. L’alchimie entre les deux est immédiate, et on apprécie de les voir aussi bien ensemble que séparément. Parce que dans ce tome 2, Kuroko est sur la trace d’un tueur qui arrache la peau du visage de ses victimes, et au bout d’un certain compte cela commence à irriter les forces de l’ordre. Les soupçons se portent sur un ancien meurtrier sorti de prison, et dont la petite fille va être kidnappée par Kuroko. De son côté Hinako se rend au parc d’attractions avec d’autres filles, dont une en particulier va vite retenir notre attention. Pour faire court, si vous avez aimé les tomes 1 et 2 de Murciélago, vous aimerez ce troisième tome ! L’ambiance sombre et frappadingue est toujours là, les personnages sont imprévisibles même quand on s’y attend, l’intrigue plus sérieuse est développée en arrière-fond, et on s’amuse autant que le mangaka. Oui, nul doute que YOSHIMURAKANA est en roue libre pour écrire son scénario.

© 2014 Yoshimurakana / SQUARE ENIX CO., LTD.

Ce tome 3 explique aussi pourquoi l’ado Hinako est la partenaire de Kuroko, tandis que cette dernière reste toujours aussi charismatique. Oui, je la trouve que son air blasé puis pervers a du charme, oui. Pour expliquer l’ambiance de ce manga, je vous conseille d’imaginer le sérieux et glauque film Seven rencontrant le parodique et horrifique Shaun of the Dead, les zombies en moins. La personnalité de Kuroko peut faire penser à un Nicky Larson (Ryô Saeba en VO), qui ici est une femme bavant littéralement sur les autres femmes, mais qui a la différence prend plaisir en tuant et torturant les criminels qu’on lui demande d’arrêter. Le dessin marque par la noirceur de certaines mises en scènes. Le trait du mangaka est précis et excelle dans les nuances. La mise en page est dynamique et loufoque. L’édition d’Ototo inclue des pages couleurs dans une publication soignée du début à la fin. En conclusion, ce tome 3 de Murciélago reste une lecture efficace et tranchante dans tous les sens du terme. C’est surprenant, drôle dans son exécution et sombre à la fois. YOSHIMURAKANA assume son récit et nous divertit par la même occasion !

17/20

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