Critique manga #288 – Given tome 5, Kase-san tome 3, Madk tome 1

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Depuis son premier tome, Given est devenu l’un des mangas dont chaque tome se révèle être une vraie pépite. Il n’est jamais simple de retranscrire toute la puissance et l’émotion de la musique, et ici Natsuki KIZU fait un sans faute. Troisième tome et pas une seule ombre au tableau pour Kase-san, enfin presque… en effet la fin du lycée approche pour notre couple d’adolescentes. La distance pourrait-elle devenir un frein à leur relation dans le futur ? Et enfin, partons dans un univers surnaturel où les démons ont des traits d’ange et où rien ne semble pouvoir arrêter ces êtres de faire ce qu’ils veulent. 

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Manga - Manhwa - Given Vol.5Disponible aux éditions Taifu Comics ou sur Amazon au prix de 8,99€ | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1

Même après 5 tomes, Given est une série qui arrive encore à monter en intensité grâce à l’écriture magnifique de Natsuki KIZU. Dans ce cinquième tome, la mangaka se concentre beaucoup sur Haruki et Akihiko, respectivement bassiste et batteur du groupe. Une cohabitation compliquée puisque Haruki ressent de fort sentiments pour son ami, alors que lui entretient une relation ambiguë avec Ugetsu, le violoniste avec qui il vivait jusqu’à maintenant. En parallèle, Mafuyu tente de trouver l’inspiration pour écrire les paroles de leur nouvelle chanson qu’ils joueront lors d’un concours de performance live. Même si le scénario de ce tome se divise en deux, c’est clairement le premier duo qui prend le plus de place, sans que cela ne soit une mauvaise chose. Au contraire, on apprécie d’en découvrir un peu plus sur Akihiko, le plus mystérieux de tous. Sa relation avec Ugetsu est décortiquée de manière à nous montrer pourquoi leur lien est si trouble, si compliqué et presque toxique. Le jeune violoniste nous apparaît alors moins distant et froid, le rendant plus complexe et plus accessible au lecteur. Durant la lecture, nous suivons le cheminement de chacun des membres de Given même si Ritsuka, le guitariste en couple avec Mafuyu, est plus en retrait.

© 2013 Kizu Natsuki, Shinshokan

Dans ces nouveaux chapitres, nous voyons une évolution convaincante et touchante de la part de Akihiko, que Natsuki KIZU arrive à écrire d’une manière tellement humaine avec ses forces et ses faiblesses que l’on ne peut qu’être médusé. Vers la fin du tome, nous retrouvons notre quintet pour une performance live que la mangaka arrive, encore une fois, à mettre en scène avec talent. On pourrait presque ressentir la musique s’échapper des enceintes avec une intensité qui rappelle Nana de Ai Yazawa. Je l’ai déjà mentionné précédemment, mais à chaque fois je suis encore plus convaincue que l’on a ici une mangaka de la même envergure. Cette capacité passe aussi par le dessin qui transmet beaucoup d’émotion, de la plus mélancolique à la plus joyeuse. Le trait est doux et fort à la fois, et le rendu global est séduisant au possible. En conclusion, ce tome 5 continue de prouver que Natsuki KIZU est une mangaka qui sait écrire des personnages authentiques qui ne peuvent que nous toucher en plein cœur. L’évolution des personnages ne cesse de se faire sentir, et on a toujours hâte de retrouver toute la bande à nouveau. Et si l’attente est trop longue l’adaptation en anime est disponible sur Crunchyroll [bande-annonce].

 

Manga - Manhwa - Kase-san Vol.3Disponible aux éditions Taifu Comics dans la collection Yuri ou sur Amazon aux prix de 7,99€ |  LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS  | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 ICI

Tome 3 pour Kase-San avec Yamada et Kase dont la relation amoureuse continue d’évoluer au fil du temps. Eh oui, parce que le temps file à une allure, que voici déjà venir leur deuxième et dernier été ensemble avant la fin du lycée. Une situation qui préoccupe pas mal Yamada qui se demande si elles pourront rester ensemble dans la même université, ou alors se séparer. L’évolution individuelle de chacune de nos héroïnes se fait sentir malgré le fait que Hiromi TAKASHIMA se permet d’avancer dans le temps plus rapidement que Marty McFly dans Retour vers le futur. Un choix qui aurait pu porter à préjudice à l’histoire, mais qui sous l’écriture de TAKASHIMA nous semble totalement logique et acceptable. Le plaisir de suivre ce couple adorable qui s’apprête à passer techniquement terminer l’adolescence n’en est pas amoindrie. À chaque tome, la mangaka semble traiter un thème ou plusieurs à la fois. Rappelez-vous, dans le premier nous avions l’introduction des personnages ainsi que les premiers sentiments. Dans le tome 2, c’était principalement la jalousie qui était mise en scène de manière constructive. Si dans ce nouveau tome nous avons encore un peu de jalousie, c’est évidemment la question d’après-lycée qui va cogiter dans la tête des deux ados. La mangaka s’applique à faire germer des doutes dans la tête des deux jeunes filles sans en faire une montagne. C’est naturel, compréhensible, et cela se résout finalement avec la communication. Une part essentielle et fondamentale pour qu’un couple puisse durer malgré l’amour partagé. Il est aussi intéressant de continuer à voir que Kase, aussi admirée soit-elle et confiante, peut ressentir les même inquiétudes que Yamada, d’apparence plus fragile. Toutefois, chacune fait preuve d’une force admirable. L’intimité du couple est explorée sans que cela ne soit du voyeurisme ou gratuit. C’est délicat et maladroit au niveau des gestes que la mangaka croque avec une vraie sensibilité. Le trait est doux et simple mais travaillé. En conclusion, encore un tome réussi pour Kase-san dont la bonne humeur respire des pages sans tomber dans la lourdeur. C’est frais, drôle, tendre et notre coeur ne peut faire que doki doki avec elles !17

 

Manga - Manhwa - MADK Vol.1Disponible aux éditions TAIFU dans la collection Yaoi ou sur Amazon au prix de 8.99€

Madk est un titre de Ryo SUMIYOSHI dont vous connaissez peut-être déjà Centaures aux éditions Glénat. Tout comme cette série, Madk possède une ambiance fantastique mais beaucoup plus sombre, violente et c’est un boy’s love. Makoto est considéré comme un déviant à cause de ses penchants morbides. Afin d’assouvir ses derniers, il se tourne vers la sorcellerie et tente d’invoquer un démon. Apparaît alors devant lui, J, l’archiduc des Enfers qui va lui accorder un voeu en échange de son âme. Le lycéen lui demande de manger sa chair et ses entrailles. Pensant sombrer dans un repos éternel, Makoto va avoir une surprise… Lancé en 2017 dans le magazine Canna de Printemps Shuppan, Madk est une série atypique quand on la lit. Dans un premier temps, on est tout de suite sous le charme du trait de la mangaka. Le design des démons est travaillé, soigné et vraiment délicat malgré la violence qui transparaît de certains. La mangaka explique en fin de tome qu’elle a voulu faire un mélange rassemblant le côté diabolique et angélique des incarnations que l’on se fait du diable et d’un ange. Le résultat est encore plus merveilleux que l’on ne peut l’imaginer. C’est original, tout comme le scénario. Le récit s’oriente vraiment sur les côtés déviants et malsains des êtres, qu’ils soient humains ou non. L’univers est travaillé, riche et la mangaka n’hésite pas à mettre en scène des actes pouvant perturber : sexe entre un démon et un homme décapité, chair dévorées, etc. Si cela sonne un peu “trop gros”, dans la narration et la réalisation graphique cela colle parfaitement à l’ambiance.

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© 2017 Sumiyoshi Ryo, Printemps Shuppan

Ce n’est pas réellement vulgaire, mais plus une expression artistique assumée et particulière. Est-ce que l’on prend du plaisir à la lecture ? À vous de voir mais moi, oui. D’accord, parfois j’ai été étonnée mais au final j’ai aimé le voyage proposé par la mangaka. Le scénario prend très vite de l’ampleur, la construction des personnages est subtiles et offre matière à réfléchir. Makoto est tiraillé entre sa nouvelle vie non désirée mais qui en même temps lui plaît. J est un personnage d’un autre niveau, qui séduit et nous fait frissonner tant on voit qu’il est bien plus que ses traits pleins de charme. En conclusion, ce premier tome de Madk installe un univers riche et particulièrement prometteur. Le ton horrifique, artistique et humoristique donnent un résultat convaincant. Espérons maintenant que la suite ne se fasse pas trop attendre…

3 réflexions sur “Critique manga #288 – Given tome 5, Kase-san tome 3, Madk tome 1

  1. Moi j’avais vraiment pas accroché à Madk pourtant j’apprécie ce type de manga en général mais je ne sais pas, c’est pas passé avec celui là. Il manquait quelque chose pour que la sauce prenne je trouve ><

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    • Madk c’est vraiment particulier. Je pense que j’aurais été dans un autre état d’esprit il ne serait peut-être pas du tout passé. Après c’est très beau, et à voir où le côté presque « gore artistique » est poussé dans le tome 2. Est-ce que tu as une idée de ce qui te manquait pour aimé ? J’avais lu ta chronique je crois, ou alors en tout cas tu m’en avait parlé au détour d’un c’est lundi que lisez-vous. Mais me semble que c’était dans ta chronique ^^’

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      • Non je ne l’ai pas chroniqué, je pense que j’ai du en parler dans un lundi si je l’ai fait 🙂 j’adore le gore artistique, j’y suis très sensible mais là je n’ai pas ressenti d’émotion. Ça ne m’a rien provoqué du tout :/ hormis un vague malaise parce que je n’arrivais pas à y croire justement.

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