Critique comics #055 – Harley Quinn : Breaking Glass

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Depuis son apparition dans le film Suicide Squad de 2016, Harley Quinn est très présente dans les comics et autres dérivés des comics. Parfois un peu trop, puisque la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Mais avec le récent film Birds of Prey et la fantabuleuse histoire d’Harley Quinn, le personnage interprété par Margot Robbie a su retrouver des couleurs. Dans ce récit, nous retrouvons une Harleen Quinzel adolescente qui débarque à Gotham. Une lecture surprenante, originale dans sa narration avec un respect total du personnage. Un coup de coeur ? Peut-être, peut-être pas…

 

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Merci à Anne-Catherine de chez Dargaud Suisse


Si vous lisez ces lignes sans avoir lu mes critiques sur les précédents ouvrages de la collection Urban Link [MES AVIS ICI], je me dois de vous dire que cette nouvelle collection est vraiment surprenante et très plaisante, peu importe votre âge et votre passif avec les comics en général. Pour nous raconter les débuts de Harleen Quinzel, DC a confié son bébé à l’autrice Mariko Tamaki, scénariste canadienne connue pour les romans graphiques Skim, This One Summer, Tomb Raider, X-23 des X-Men, ou encore Supergirl : Being Super qui paraîtra chez nous en juillet 2020. Côté graphisme, on retrouve Steve Pugh, un artiste britannique qui a posé son trait sur du Hellblazer, Animal Man, et Hotwire basé sur un concept développé par Warren Ellis, un maître étalon dans l’univers des comics. 

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Si pour une grande partie du grand public le nom d’Harley est toujours associé à celui du Joker, il faudrait peut-être rappeler à ces mêmes individus que notre chère harlequinne a depuis trouvé une émancipation très longtemps attendue. Créée en 1992 pour le dessin animé Batman par Paul Dini et Bruce Timm, ce n’est que face à la demande des fans qu’elle a pu faire son entrée dans l’univers des comics. Sur papier, sa première apparition remonte à 1993 dans The Batman Adventures #12. Vingt-huit ans plus tard, Harley n’a rien à envier au Prince Clown du Crime, bien au contraire. Dans Harley Quinn: Breaking Glass, nous découvrons une adolescente qui débarque à Gotham pour venir vivre avec sa grand-mère. Mais celle-ci étant décédée, elle est recueillie par Mama, une drag-queen au coeur d’or. Et croyez-moi vous allez l’adorer aussi ! Bref. Harleen intègre le lycée, devient la meilleure amie de Ivy, se retrouve confrontée aux conflits du monde, comme par exemple la corruption et le pouvoir, qui vont venir mettre en péril le cabaret de Mama. Face aux nombreuses injustices qui l’entourent, Harleen va laisser peu à peu sa rage s’exprimer… pour le bien ou le mal ?

Dans Breaking Glass beaucoup de thèmes forts et très actuels se croisent pour donner vie à un récit de société. Il y est question de féminisme, de la notion de justice, d’indépendance et de la lutte contre les intolérances de toutes sortes. La narration se fait du point de vue de Harley qui raconte cela comme si c’était un conte de fées. Mariko Tamaki a très bien saisi le caractère de la jeune fille, sa manière de parler est vraiment en raccord avec l’idée qu’on peut avoir d’elle étant adolescente. Si on l’a déjà aperçu dans sa version adulte dans les comics ou sur le grand écran, nous sommes frappés à quel point tout concorde. Harley est très attachante. Sa vision du monde est unique, sa personnalité pétillante et imprévisible nous emporte, et l’innocence sous-jacente dans tout ce qu’elle est encore est extrêmement communicatif. Impossible de la détester, vraiment. Son caractère fait qu’elle ne laisse jamais tomber. Quand elle aime quelqu’un, elle est capable de déplacer des montagnes ou même de se mettre en danger. Ce roman graphique regroupe également des personnages LGBTQ et de différents horizons ethniques. Ivy en fait partie. Sa force et sa détermination à protéger son quartier et ses idéaux la place dans une position de maturité très impressionnante. Bien entendu, que serait une histoire DC Comics sans véritable méchant. Ici, il est incarné par la famille Kane, dont le fils John Kane fait partie des privilégiés. Le Joker est également de la fête, ce qui vient compliquer les choses. Son intérêt pour le chaos le rend aussi dangereux qu’imprévisible, et cela éveille la curiosité d’Harley. On ne peut pas dire qu’il y ait de la romance, vraiment pas. Certes il y a un petit jeu du chat et de la souris, mais c’est plutôt de la curiosité au vu des actions de chacun. Dans ce roman graphique, Tamaki veille surtout à explorer les liens familiaux sanguins ou non, et l’amitié. L’humour est très présent mais jamais envahissant ou exagéré.

 

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Le dessin de Steve Pugh est simplement sublime. Le trait est doux, l’utilisation des couleurs est intelligente car elle arrive à se calquer sur la narration et l’ambiance que la scénariste impose. On est souvent sur de la bichromie, chose plutôt rare à ce niveau. L’ensemble est d’une finesse rare qui force l’admiration et le respect. Le style proche du photoréalisme peut ne pas plaire, mais on est loin d’un Lee Bermejo qui, aussi doué soit-il, a (parfois) la main un peu trop lourde. Le découpage est bon, dynamique et va en crescendo dans son exécution.

En conclusion, Breaking Glass a été un coup de cœur. Rafraîchissant, il permet de découvrir une Harley toute en jeunesse et pleine de vie, dont l’humour nous transporte aisément sans en faire des caisses. C’est naturellement bien écrit, Mariko Tamaki veillant à respecter les plus beaux récits du personnages paru à ce jour. La partie graphique de Steve Pugh est le complément idéal pour cette histoire qui plaira aussi bien aux nouveaux qu’aux anciens.Thanksgiving (1)

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2 réflexions sur “Critique comics #055 – Harley Quinn : Breaking Glass

  1. Si je ne l’étais déjà pas, j’aurais été plus que tentée après la lecture de ton avis !
    Les thèmes abordés sont intéressants, la personnalité de Harley semble toujours aussi pétillante et étonnante, et les personnages ont l’air d’offrir une belle diversité…

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