Critique #234 – The Missing Obsession par Angel Arekin

L’amour est-il un sentiment que l’on peut contrôler, ou du moins essayer ? Certains s’y piquent, s’y perdent même. Quand il s’agit du coeur la frontière entre lui et l’esprit se brouille, et on sombre, parfois, pas tout le temps. Mais cela existe des gens qui se perdent en amour, qui oublient de faire appel à la raison. Puis, parfois, on est loin du compte…

Disponible aux Éditions Black Ink ou sur Amazon au prix de 17 € || Également disponible au format numérique et en livre audio | SUIVRE L’AUTRICE SUR FACEBOOK


Angel Arekin est une autrice française, et historienne de formation. Elle partage son temps entre l’écriture de roman de fantasy et de romance, et la rédaction dans une agence de communication. Son premier roman, Le Porteur de Mort, et le premier d’un cycle de Fantasy que vous pouvez retrouver chez Plume Blanche et au Livre de Poche. Dans sa bibliographie on compte aussi Love Business (Nisha Edition), No Love No Fear et Sans âme (Éditions BMR), Is It Love ? Gabriel coécrit avec Claire Zamora aux éditions Hugo & Cie, et bien d’autres. Tes Notes pourpres, Le Cri du silence et The Missing Obsession sont disponibles aux éditions Black Ink. Son nouveau roman, Love Memories, sera disponible aux éditions Black Ink dès le 16 octobre prochain.

Dans The Missing Obession nous faisons la connaissance de Faustine, jeune femme captive d’une pièce aux murs froids où elle va devoir apprendre à tenir tête à son ravisseur pour survivre. Son geôlier n’a pas d’identité et se cache derrière un masque d’Anonymous. Seuls le bleu de ses yeux est visible, et il semble nourrir une obsession pour Faustine. Son choix s’est-il porté sur elle par hasard ? Pourquoi a-t-elle l’impression d’avoir déjà entendu sa voix ? Dans cette partie d’échecs mise en place par le ravisseur rien n’est laissé au hasard, et les apparences sont parfois trompeuses…

Quand on se lance dans The Missing Obsession on est très intrigué par le synopsis de départ et la promesse de rentrer dans une Dark Romance prometteuse. Mais, clairement, au fil des chapitres nous réalisons que nous étions loin du compte. En effet, ce roman est une véritable claque du début à la fin. Le début est intrigant et très bon, et si on a déjà lu des Dark Romance nous sommes en terrain connu. Angel Arekin nous promène sans remords dans les méandres de l’esprit de nos deux protagonistes. Anonymous (appelons-le comme ça) est froid, calculateur et Faustine dans la peau. Cette dernière, elle, est perdue et ne comprend pas ce qu’elle fait entre ces murs. Je voudrais en dire plus sur ces personnages, mais cela serait trop vous en dire. La particularité de ce roman est le fait que l’on se doit de découvrir soi-même Faustine et son bourreau. Puis, arrivé à un moment dans l’histoire, le récit nous prend par surprise et nous entraîne dans une direction surprenante mais tellement sublime ! On est très loin de toutes les Dark Romance qui sortent depuis des années. Si je devais comparer ce récit à un roman du même genre, je dirais la saga Heartless de Ker Dukey [mon avis ici], dont j’affectionne tout de A à Z. Ici, avec The Missing Obsession on est dans le même style, mais un cran au-dessus, et vraiment haut dessus. Le côté psychologique est développé d’une manière grandiose et complexe comme jamais je n’ai pu le lire auparavant. Découvrir ces personnages est un vrai régal. On ne sait jamais sur quel pied danser, et le récit nous prend par surprise à de nombreux moments. Encore une chose, étant donné les thèmes, ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains.

– Il n’existe aucune raison pour aimer, Faustine. C’est un tas de petits rien, c’est physique, viscéral, dans les tripes et dans le cœur. Ce n’est pas réfléchi ou calculé, ce n’est pas non plus un simple désir. C’est un coup de poing qui fait chanceler, qui détruit tes propres croyances, qui te pousse à l’excès, qui t’entraîne loin, vers des pentes que tu ne pensais pas emprunter. C’est de la démence. Alors, comment, quand chaque parcelle de mon être n’aspire qu’à toi depuis toujours, pour tous ces petits rien, pour un simple regard de toi, je pourrais pousser mon esprit et mon cœur à en aimer une autre ?

La plume d’Angel Arekin est divine. C’est sombre et parfois poétique. L’autrice a façonné ses personnages avec une extrême précision. Des dialogues aux monologues internes, Angel Arekin mène le tout avec finesse, et va réellement au fond des choses. L’esprit humain est un véritable labyrinthe sous sa plume, qu’elle exploite avec intelligence et émotions. On vit ce que vivent les personnages avec intensité, et parfois, on se demande si nous aussi ne sommes nous pas en plein dans le voyeurisme semblable à celui d’Anonymous. Le travail d’édition par Black Ink est très bon, et le livre est agréable en main.

Ce n’est pas si dur que cela de découvrir la vie d’autrui, il suffit d’être attentif. La plupart des gens regardent sans rien voir. Ils demeurent à la surface et ne perçoivent pas les détails. Comme lorsque tu es face à un tableau abstrait d’un grand maître, tu restes hors de portée de sa beauté si tu ne cherches pas les messages cachés.

En conclusion, si vous cherchez un récit psychologique, intense, magnifique, touchant, et qui vous retourne le cerveau comme jamais, alors ne cherchez plus. The Missing Obsession est pour vous ! C’est tragique, beau, violent mais jamais de manière gratuite. Angel Arekin possède une façon unique de nous plonger dans l’esprit humain et de faire naître des protagonistes qui nous ébranlent au plus profond de nous. Impossible de lâcher cette lecture avant la fin, et quelle claque ! Gros coup de cœur pour ce roman, qui pour moi est un sans faute du début à la fin.

cdc

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