Critique manga #359 – Still Sick tome 1

Disponible aux éditions TAIFU dans la collection Yuri ou sur Point.Manga.com au prix de 7.99 €

Dans Still Sick on suit deux collègues de bureau qui du jour au lendemain vont se lier d’amitié. Une entente qui apporte son petit lot de moments drôles tant les différences entre elles sont nombreuses, et pourtant la complicité et là, solide, et peut-être que plus se fera ? En tout cas dans ce premier tome on découvre une jeune autrice de manga amateur qui fait tout pour sa passion, et une qui n’y connaît rien et, qui dans sa part de mystère, va s’y intéresser.

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AKASHI est une mangaka japonaise qui signe sa première série Still Sick en 2018 sur la plateforme Pixiv, repris ensuite par l’éditeur MAG Garden (L’Enfant et le Maudit, Goodbye My Rose Garden, The Ancient Magus Bride) sur une durée de trois tomes. C’est donc l’un des derniers nés à rejoindre la collection Yuri des éditions Taifu qui nous ont proposé de très beaux titres au cours de l’année 2020, comme Luminous Blue et la suite de Kase-San & Yamada.

Still Sick raconte l’histoire de Makoto une employée de bureau discrète qui fait son travail avec efficacité. Ce que ses collègues ne savent pas c’est qu’elle écrit et dessine des mangas, que l’on appelle plus communément dans le milieu amateur des doujinshis. La particularités de ses œuvres c’est qu’elles racontent des romances entre filles, c’est-à-dire des Yuri. Un jour, lors d’un événement rassemblant des gens du milieu, elle tombe sur une collègue qu’elle ne fréquentait pas jusqu’à maintenant. Akane est surprise, mais va très vite s’intéresser à la passion de Makoto. Une amitié va alors se créer, entre quiproquos, secrets et autres retournements de situations que le lecteur ne verra pas venir…

Le thème de Yuri (et du manga en général) tient une place importante dans le récit puisqu’il en est l’un des personnages principaux, outre ceux de Makoto et Akane. Celui-ci sera le lien entre les deux jeunes femmes, mais pas que, puisqu’il permettra d’explorer l’univers du manga, de son écriture, de ses aléas et de ses joies. La passion de Makoto est traitée avec respect tout en mettant également en avant les jugements qu’elle a subis quand elle a voulu communiquer aux autres ce qu’elle aimait. La société est montrée comme un élément déclencheur de la négativité qu’elle peut amener sur la vision qu’une personne peut finir par avoir sur elle-même et sur ce qui lui fait du bien dans la vie de tous les jours, mais aussi être un stimulateur à se dépasser vivre sa vie pleinement. La mangaka prend le temps de développer cela dans un ensemble cohérent sans pour autant en prendre trop de place et oublier la complicité entre Makoto et Akane.

La personnalité des deux protagonistes étant radicalement opposées nous avons le droit à des moments savoureux. Akane apparaît comme enjouée, vive d’esprit et curieuse et qui n’hésite pas à retourner le petit monde bien paisible de Makoto sans prévenir. Cette dernière est calme, responsable et qui n’est pas intéressée par les relations dans la vie en trois dimensions car pour elle les gens sont compliqués, en particulier les femmes. L’entente entre les deux fonctionne à merveille. Elle sont amusantes, et la relation amicale qui se noue est cohérente et logique. Bien entendu on se doute que plus va se faire sur la sur la durée et on se doute de la fin, mais on prend plaisir à découvrir leur histoire au fil des pages.

Visuellement, AKASHI fait dans le simple, sans que cela soit une remarque péjorative. Le trait semble parfois tracé rapidement mais cela donne une identité au manga, et nul doute que cela permettra de facilement identifier un futur titre de la mangaka. C’est parfois hésitant, mais nous sommes sur un premier titre, et sincèrement il y a tout de même un certain charme. Les émotions sont là et se lisent sur le visage des personnages. La mangaka maîtrise l’essentiel. Le travail d’édition de la part de l’équipe Taifu est comme toujours de qualité, et la traduction est signée Karen Guirado (Plongée dans la nuit, Fluff for the Flightless, Mieruko-Chan – Slice of Horror).

En conclusion, une petite surprise pour ce premier tome de Still Sick qui nous met de très bonne humeur ! La complicité naissante entre Makoto et Akane nous fait passer un très bon moment de lecture. AKASHI nous présente des personnages qui nous se livrent peu à peu et dévoilent des secrets que l’on ne voit pas venir, c’est surprenant et bien écrit. Le fait d’avoir le thème du manga en amateur, entre autre, traité dans le récit apporte des faits très intéressants, que l’on a hâte de voir développer par la suite, ainsi que l’histoire de notre duo féminin !

17/20

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