Critique manga #371 – Sans expérience tome 1

Demander quelqu’un en mariage avant même de lui avoir demandé de sortir avec elle, est une chose inconcevable pour la majorité des personnes. Dans Sans expérience, nous avons ce héros candide et pur qui dans un moment de panique demande à la fille qui fait battre son coeur d’amour, pour la première fois, en mariage. Imaginer ça dans la vraie vie et difficile, mais pas impossible. Alors, c’est avec un esprit et un coeur complètement ouverts que l’on aborde la nouvelle série de chez Delcourt-Tonkam. Est-ce une réussite ?

Disponible aux éditions DELCOURT-TONKAM dans la collection Seinen ou sur Amazon au prix de 7.99 € || LIRE UN EXTRAIT ICI

delton

Merci à Solène pour cette lecture et sa confiance


Mayu MINASE est une mangaka d’origine japonaise active dans le métier depuis 2009. Elle débute avec Musunder Iraite, série terminée en 8 tomes pour l’éditeur MAG Garden. C’est avec cette même série qu’elle se fait connaître du public francophone. Coeur à Coeur a été publié en 2013 aux éditions Doki Doki. À partir de 2012 elle enchaîne d’autres séries, plus ou moins longues, telles que Love Calendar, et Hime-sama Tanuki no Koizanyou. En 2016, elle s’engage sur le titre Himedore : Hime to Dorei no Gakuen Seikatsu pour Kodansha. Sans expérience (Itonami Itonamezu) débute sa prépublication en 2018 dans les pages du magazine Manga Action de l’éditeur Futabasha (Dans l’intimité de Marie, Old Boy, Le mari de mon frère, Je veux manger ton pancréas). Il est actuellement toujours en cours avec 5 tomes. En parallèle, Mayu MINASE travaille sur la série Otto o Kamu pour Shogakukan.

Dans Sans Expérience, nous faisons la connaissance de Kiyoshi, une jeune homme sérieux, naïf et candide mais avec le cœur sur la main. Son métier d’agent immobilier, il l’aime car il se sent utile dans la vie de ceux qui, en gros, demandent à avoir un nouveau départ ou une continuation de leur vie. Un jour, alors qu’il vient dans son restaurant de bento préféré, ses yeux se posent sur la belle et jeune Sumi. Dès ce jour-là, il ne pense plus qu’à elle. Le voilà amoureux pour la première fois…

Ce premier tome nous révèle une histoire pleine de charme, de douceur et d’humour bien amené. Tout est lumineux sans pour autant être exagéré. À l’image de son héros masculin, Sans expérience est un récit candide que l’on va apprécier de lire aussi bien pour l’histoire et ses personnages, que pour le sentiment que l’on ressent après avoir tourné la dernière page. Kiyoshi est un jeune homme qui est droit dans ses bottes et très timide quand il s’agit de parler aux femmes. Son collègue à tendance à le charrier là-dessus en l’appelant le “puceau candide”. Si cet aspect peut donner à rire, il est important de souligner qu’il n’y a rien d’anormal ou d’humiliant d’être puceau à 20, 25 ou même 30 ans. Le doute qui subsiste en Kiyoshi est qu’il a beau avoir envie de connaître l’amour et de le ressentir, il a terriblement peur que cela ne se produise jamais et que personne ne puisse jamais l’aimer en retour. Un cruel manque de confiance en lui qui nous le rend de suite sympathique et doux. Quand il rencontre Sumi les choses changent pour lui, et bien entendu il ne sait trop comment s’y prendre, et c’est sur un coup de tête sans même la connaître qu’il la demande en mariage. Elle, aussi timide que lui, lui répond qu’elle est en dernière années au lycée et lui demande d’attendre un an. Chose qu’il fait, et débute alors la vie à deux après une cérémonie de mariage traditionnelle et tendre. Dans ce récit, la mangaka nous présente deux personnages identiques mais différents à la fois. Il est amusant de les voir interagir dans leur vie de couple. Chacun ce soucis du bien-être de l’autre, tout en essayant de trouver leur place dans ce nouveaux quotidien. Ils n’ont aucune expérience en amour, comme l’indique le titre, mais ils ont en leur coeur de faire que les choses fonctionnent et ils s’aiment. L’humour est présent comme pour donner du peps au récit où la tendresse est le principal vecteur. L’ensemble se mélange parfaitement bien. Arrivés en fin de tome, nous avons un petit twist qui lance le récit sur une suite plus que prometteuse…

Toutes les émotions que véhicules les personnages sont intensifiées par le style de Mayu MINASE. Le charadesign reflète leur personnalité. Le trait est parfois arrondi, mais pas de façon comique ou parodique. Il y a un véritable travail pour rendre le tout infiniment cohérent dans chaque détail exposé au lecteur. Le découpage est classique mais très soigné. L’ensemble est plein de charme. Du côté de l’édition, Delcourt-Tonkam offre un ouvrage propre et avec une impression de qualité, et des pages en couleurs. Le soin apporté au logo et à la jaquette est vraiment sublime.

En conclusion, sans trop savoir où on mettait les pieds dans cette histoire de couple presque sur l’instant, nous découvrons deux personnages plein d’amour et de respect pour l’un est l’autre. Les moments de vies sont mignons, et nous rendent le tout très agréable à lire. Le cliffhanger de fin de tome promet bien des choses importantes et surprenantes à venir. Mais avec autant d’expérience passé nul doute que Mayu MINASE saura nous offrir un récit doux et mémorable à chaque tome. Vivement la suite !

17/20

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