Critique manga #375 – Comme les autres tome 1

Aime-t-on par charité ou par sincérité ? C’est la question que se pose Ibuki dans Comme les autres. L’adolescent est malentendant et se mêle peu aux autres. Pourtant, en faisant la connaissance de Tsubaki, il va doucement revoir ses préjugés. C’est en tout cas ce que laisse entendre ce début d’histoire, servi par une héroïne bienveillante, à l’écoute et dont un évènement lui a montré le chemin à suivre dans la vie : suivre son coeur.

Disponible aux éditions KANA dans la collection Shojo ou sur Amazon au prix de 6.85 € || LIRE UN EXTRAIT ICI

kanadargaudsuisse

Merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse et à Stéphanie de Kana pour cette lecture


Nojin YUKI est une mangaka qui s’est faire connaître en France avec This is not love thank you, une mini-série en 5 tomes parue aux éditions Soleil Manga en 2018 [mon avis ici]. La prépublication de Comme les autres (Futsûna Bokurano) a débuté en 2019 dans le magazine Betsuma de Shueisha. La série est toujours en cours avec 6 tomes. Et c’est en cette fin d’avril 2021 que le titre intègre la collection Shojo de Kana.

Comme les autres est un récit tranche de vie où l’on suit Tsubaki, une lycéenne ordinaire qui a décidé d’avancer dans la vie en écoutant toujours son coeur. Un jour, elle vient en aide à garçon de son âge en lui rendant sa carte de transport après que celui-ci a fait tomber. Après cette rencontre, elle décide de le retrouver et de lui avouer ses sentiments. Malgré le fait que sa déclaration n’ait pas engendré de réponse de la part du garçon prénommé Ibuki, ils passent du temps ensemble. Ibuki ne semblant pas enclin à communiquer par la parole, ils échangent par écrit dans un carnet. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’elle va découvrir la vérité : le jeune homme est malentendant.

Jusqu’à présent très peu de manga ayant pour thème un handicap ont été traduit en français. On peut citer A Silent Voice chez Ki-oon qui voit un de ses héros malentendant et être persécuté pour ça. Nous avons les séries avec un personnage principal handicapé moteur comme Perfect World, Arcanum [mon avis ici], Running Girl, ou encore le manga de handisport Real de Takehiko INOUE. Plus récemment on peut citer Veil [mons avis ici] avec une héroïne aveugle, ou A Sign of Affection qui arrivera courant mai au catalogue des éditions Akata. Tsubaki est une jeune fille que l’on prend facilement en tendresse. Elle est pleine des rêves, dont celui de tomber amoureuse. Maladroite, fleur bleue et déterminée dans ses choix, on comprendra au fur et à mesure de notre lecture pourquoi elle écoute son coeur pour avancer dans la vie. Son côté naïf s’estompe alors pour laisser place à une sagesse de vie profonde et fortement ancré en elle. Face à elle, se trouve Ibuki un adolescent calme, bienveillant qui a su se forger un solide mental face à la mentalité réductrice et simplet de certaines personnes. Par exemple, certains de ses camarades le trouvent bizarre car il ne parle jamais où se mêle très peu aux autres élèves. La seule personne à être à ses côtés, de temps en temps, est un garçon de son âge qui le connaît depuis son enfance, et qui est au courant de sa situation.

Nojin YUKI construit un récit qui pose de nombreuses questions à travers ses personnages en ayant pour base leur vécu. Par exemple, Ibuki a du mal à croire dans l’amour que lui témoigne Tsubaki. Pour lui cela ne peut être que de l’hypocrisie simplement parce qu’il n’a connu que des jeunes filles ayant très rapidement laissé tomber après avoir essayé d’avoir une relation “normale” avec lui. Mais au final, qu’est-ce qu’une relation normale ? Être avec quelqu’un de bien portant et de ne souhaitait que le positif dans leur couple ? Pourtant, le quotidien nous montre chaque jour que les épreuves qu’elle nous impose sont des leçons de vie. Des réponses sont amenées par la mangaka au fil des pages, mais surtout dans la dernière partie du tome.

Le dessin de YUKI est à l’image de son héroïne, tendre avec une pointe de maladresse. Le trait est tantôt solide, tantôt léger. Cette manière de faire contribue à rendre l’ambiance que dégage la lecture agréable et simple. Le découpage est doux, propre au Shojo que l’on connaît bien, avec parfois un bout d’originalité ici et là. L’édition française de Kana est standard à la collection Shojo, servie par une bonne traduction de Misato Raillard (Paradise Kiss, Boruto, March comes in like a Lion, etc).

En conclusion, ce premier tome de Comme les autres pose la base d’un récit prometteur de part le traitement du handicap et ses personnages attachants. L’ensemble est cohérent aussi bien au niveau de l’écriture que du dessin. Une lecture très agréable nous donnant envie de suivre la série avec intérêt.

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