Critique #240 – 365 jours tome 1 par Blanka Lipińska

Peut-on tomber amoureuse d’un homme qui nous révulse et nous attire à la fois ? Peut-on pardonner et se laisser aller à découvrir l’autre quand celui-ci n’est que de glace ? Et si au fond dans tout ce qui semble vous éloigner de lui et vous faire peur se cachait votre destin ? Dans 365 jours, Laura va devoir apprendre à aimer un homme qui la retient contre sa volonté, et qui dissimule bien des mystères.

Disponible aux éditions Hugo Roman dans la collection New Romance ou sur Amazon au prix de 17 € || Également disponible au format numérique.

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Blanka Lipińska est une autrice polonaise connue pour sa trilogie 365 jours (365 Dni), dont le premier volume est paru en 2018. Blanka a su s’imposer dans son pays en tant que femme influente ayant une parole libre sur la sexualité, encore très tabou surtout quand cela concerne la femme et ses plaisirs. Avec plus de 1,7 million d’exemplaires de la trilogie 365 Jours vendus en Pologne depuis son lancement (le double de 50 Nuances de Grey dans le pays), elle a été classée comme l’un des écrivains les mieux pays en 2019. Il a depuis été traduit dans 23 pays et a été numéro 1 des ventes dès sa sortie en librairie. En 2020, le premier tome de sa trilogie est adapté à l’écran avec une arrivée sur Netflix au début de l’été de la même année. La plateforme a noté que le premier volet de 365 Jours a été le film le plus regardé dans de nombreux pays dans chaque continent. Il est resté comme l’un des plus visionnés sur la durée aux États-Unis. Les adaptations des deux tomes suivant sont actuellement en chantier.

Laura est une assistante commerciale comme beaucoup d’autres dans le monde et en Pologne, pays où elle vit. En voyage avec son petit ami, Martin, en Sicile pour son anniversaire, elle est kidnappée. Mais pas par n’importe qui puisque son ravisseur n’est autre que Don Massimo, l’un des chefs les plus puissants de la mafia d’Italie. Cet homme a l’aura mystérieuse et dangereuse va lui donner l’ordre de tomber amoureuse de lui, et elle a 365 jours pour y parvenir. Mais pourquoi veut-il qu’elle l’aime ? Peu à peu on découvre que Massimo est hanté par la vision d’une femme qu’il a vue des années auparavant alors qu’il venait de se prendre une balle. Après son coma, il ne cesse de peindre son visage, sombrant peu à peu dans une sorte d’obsession.

L’histoire de 365 jours est classée comme un roman érotique proche de la Dark Romance pour les nombreux thèmes qu’il aborde. Il s’adresse donc à un public averti. Dès son adaptation mise en ligne sur Netflix, il a tout de suite fait couler beaucoup d’encre, surtout négative puisque décrié sur de nombreux points. Je ne m’y attarderais pas, non pas parce que cela n’a pas d’importance, mais simplement parce que je n’ai pas vu le film et que je ne peux donc pas comparer l’oeuvre papier et celle sur écran. Curieuse, et aimant me faire un avis sur un sujet quel qu’il soit, je me suis lancée dans la lecture du récit écrit par Blanka Lipińska avec un esprit ouvert. Étant une lectrice de Romance controversé ou cataloguées comme Dark Romance, 365 jours ne m’as pas déstabilisé dans ce qu’il dépeint. C’est-à-dire un homme usant de son influence, puissance et de son mystère pour arriver à ses fins. Dans de nombreux récits, il y a toujours une faille dans le passé de cet homme qui semble aimer de manière différente et étrange au vu des normes imposées par la société. Si je devais comparer cette lecture à celles de mes autres Dark Romance, je dirais que 365 jours est même plutôt soft. On y aborde des thématiques taboues comme le sexe, la drogue, la violence, et tout ça sur fond de mafia italienne. Les histoires de mafias, moi j’adore. On retrouve ce décor mafieux dans les romans de Tillie Cole, Penelope Douglas, Maya Banks, T.M. Frazier ou L.J. Shen. Massimo est un personnage à double tranchant. On le déteste et on l’aime car il exerce cette fascination, parfois malsaine, qui nous pousse à vouloir le comprendre. Il serait triste de le comparer à un Christian Grey, car il possède sa propre identité malgré des similitudes avec ce dernier. Son côté sexuel est assumé tout comme celui de Laura. Leur relation se pimente assez vite notamment grâce aux réparties de la jeune femme qui tient tête à son ravisseur. Les scènes de sexes sont nombreuses, mais à aucun moment je n’ai senti que Laura était forcée. Si je devais donner un exemple de jeune femme ayant été sous une contrainte sexuelle je citerai Livvie dans la trilogie Seduced in the Dark de CJ Roberts. Alors, cela n’excuse en rien l’enlèvement de Laura par Massimo, puisque rien que ça, c’est déjà une une violation de notre liberté. Laura est une jeune femme au fort caractère qui rivalise avec l’imposante personnalité de Massimo. Plus on avance dans la lecture, plus on se demande qui est a le contrôle sur qui. Alors, oui, la peur de Laura existe et on la sent. L’alchimie entre les deux est présente, ce qui nous fait sourciller puisque la situation est très loin d’être normale. Comme je le dis plus haut, Massimo on le déteste. Deux personnalités vivent en lui, et on se demande laquelle de ses deux facettes est celle de Massimo. Le passé, l’enfance et le milieu dans lequel a grandi Massimo n’ont en rien favorisé sa perception des autres et l’empathie qu’il pourrait avoir pour autrui. L’autrice rend le tout très réaliste et concordant dans son avancée psychologique. Le rythme du récit est très bon, même si nous avons parfois un peu trop de sexe. Toutefois, l’autrice arrive à doser le tout de manière à ce que la lecture se passe sans encombres. La plume de Blanka Lipińska est fluide, et l’autrice sait comment intégrer des rebondissements à son récit. L’édition présentée par Hugo Roman est bonne, et la traduction faite par Ewa Janina Chodakowska est lisible et en raccord avec le ton et l’ambiance.

 » Un geste brutal est, pour lui, aussi simple que de serrer la main d’un ami. Il n’a vraisemblablement jamais compté pour quiconque, il n’a pas à faire attention ni à prendre soin des sentiments d’autrui. Maintenant, il essaie de me faire partager ses sentiments, et la seule façon qu’il connaisse, c’est la force. « 

En conclusion, ce premier tome de la trilogie ouvre sur un monde où la passion et le non-conforme vont se mélanger à la violence et à l’imprévisible. La lecture est dynamique, et on apprécie de se plonger dans la psyché de ses deux personnages. Le cliffhanger de fin de tome nous donne très envie de connaître la suite. Les lecteurs de Dark Romance ou de romance très érotique seront en terrain connu. Une lecture prenante qui questionne sur beaucoup de choses en rapport avec autrui, sa sexualité et la violence subite. Au final, ce fut une vraie petite surprise.

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