Critique #054 – Moriarty : Le chien des d’Urberville de Kim Newman

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En ce dimanche gris et ensoleillé, où que vous soyez, sortez votre pipe, votre plus beau costume et partons enquêter dans les rues de Londres, ou plutôt commettre des méfaits ! Eh oui, Moriarty est une revisite (et complément) à l’univers de Sherlock Holmes que Kim Newman s’est amusé  à compléter à sa guise. Si la lecture fut dans sa globalité agréable, l’auteur n’aura pas su briller autant que dans Anno Dracula. Explications…

 

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Merci à Anne pour cette lecture de l’autre côté du miroir.


Kim Newman est un auteur d’origine britannique né en 1959 à Londres. Après avoir passé sa jeunesse dans le comté de Somerset il partit étudier l’anglais à l’Université de Sussex. Avant de prendre la plume pour écrire, il a embrassé la carrière de journaliste dans divers magazines, et reste encore aujourd’hui comme l’un des contributeurs du magazine Empire en y parlant du cinéma d’horreur. Parce que oui, l’horreur c’est le dada de Newman. C’est à l’âge de 11 ans qu’il fut marqué par le visionnage de Dracula de Tod Browning. Sa première saga Anno Dracula qui est encore publiée à ce jour a été récompensée à de nombreuses reprises. Il a également écrit des romans indépendants (Moriarty – 2011, etc) entre 1990 et 2016, et des nouvelles inédites en français.

L’histoire de Moriarty : Le chien des d’Urberville imagine les jumeaux maléfiques de Sherlcok Holmes et du Dr. Watson en une et même personne : James Moriarty. C’est dans la ville lugubre et humide de Londres, que ce dernier règne en tant que maître du crime avec le colonel Sebastian Moran. Ces derniers sont missionnés par leurs clients pour toutes sortes de méfaits allant du simple larcin à l’élimination de quelqu’un sur demande. D’ailleurs attendez-vous à quelques surprises de taille sur fond de sicne-fiction par exemple ! 

Mais avant de parler du contenu, expliquons un peu l’historique de l’univers de Holmes par Conan Doyle. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous expliquer qui est Sherlock Holmes, cela reviendrait à vous prendre pour des poires. En étant l’un des plus grands détectives de l’univers livresques, Holmes a bien entendu des ennemis : Moran et Moriarty. Le premier est un ancien militaire qui épousa très vite une carrière de criminel, et devint l’acolyte de Moriarty. Lui, est professeur que Holmes décrit comme le « Napoléon du crime ».

L’histoire débute quand le manuscrit de Moran est retrouvé et étudié par un membre de la Royal Historical Society, et se divise en sept parties. Chaque récit (assez court) est raconté du point de vue de Moran, ce qui vaudra d’y voir évoluer un langage parfois violent et franc propre à son narrateur.  À travers le titre de Le chien des d’Urberville, Kim Newman rend hommage au récit Le chien des Baskerville certainement le plus célèbre des histoires de Holmes par Doyle.

Si le récit se veut intéressant dès le départ, il souffre toutes fois de quelques maladresses. Notamment dans la manière qu’à de s’exprimer Moran puisque c’est un personnage grossier ce qui peut rendre la lecture quelque peur déconcertante par moments. Malgré le fait que l’on ne s’attache pas vraiment au personnage, on ne peut pas nier la part de curiosité qui nous anime durant la lecture. La construction de l’histoire est répartie en sept chapitres qui laisse place à des sous-chapitres, dont la longueur est inégale. Ce détail peut parfois rendre la lecture un brin déconcertante. Toutefois, l’action reste intéressante et globalement efficace. 

Les imbéciles aimeraient vous faire croire qu’une fois que vous avez éliminé l’impossible, ce qu’il en reste, même si c’est improbable, doit être la vérité… Mais pour un esprit mathématique, l’impossible n’est qu’un simple théorème à résoudre. Nous ne devons pas éliminer l’impossible. Nous devons le conquérir, le soumettre à notre objectif. Ce qu’il en reste, peu importe que ce soit probable et ennuyeux, satisfera les penseurs ordinaires, tandis que nous profiterons de ce qui était, jusque-là inconcevable. Par ailleurs, j’ajouterais que quiconque se retrouve avec une balle d’argent dans la cervelle ne fait pas la différence avec du plomb.

Il existe également de nombreux clins d’œil aux récits de Holmes, même si certains me sont passés sous le nez sans que je ne m’en rende compte car je ne connais pas toute les œuvres d’origines. Si j’ai apprécié le style de Newman sur Anno Dracula, dans Moriarty il est assez différent. Les étincelles que possède l’auteur à la pointe de sa plume en temps normal sont bien présentes mais moins efficaces que dans sa saga principale. Néanmoins, il est indéniable que comme pour sa saga horrifique sur les vampires, Kim Newman a effectué un travail gigantesque en amont, et cela se voit clairement malgré les quelques défauts que j’ai évoqué plus haut.

Mention spéciale à l’édition du Livre de Poche et sa couverture par Noëmie Chevalier qui est juste sublime. Des couleurs aux choix de police, chaque détail est une pure merveille pour les yeux. Bravo !

En conclusion, Moriarty : Le chien des d’Urberville fut une lecture mi-figue mi-raisin que je n’ai pas détesté mais que je n’ai pas trouvé aussi éblouissante que Anno Dracula. Mais je pense que les fans de Sherlock Holmes seront content de découvrir une nouvelle version des personnages. Une lecture intéressante de par l’ambition avec laquelle s’attaque Newman à ce mythe qui continue encore aujourd’hui de plaire.

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3 réflexions sur “Critique #054 – Moriarty : Le chien des d’Urberville de Kim Newman

    • Oui je comprends. Après ce n’est pas aussi grossier que le langage que peuvent utiliser certaines personnes, ou encore comme dans la saga Off-Campus. Mais comme c’est un trait de caractère propre au personnage on doit un peu faire avec. Mais oui, c’est une idée original sur le monde de Holmes. Après de l’auteur je préfère Anno Dracula.

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