Critique manga #147 – No Guns Life tome 3, 4 et 5

titre manga

Une métropole corrompue et polluer d’après la guerre ne trouve son salut qu’en la personne de Jûzô Inui. Autrefois humain, il s’est vu intégrer des morceaux de machines afin d’affronter l’ennemi sur le terrain. Dix ans après, le voilà qui arpente les rues de la ville en jouant les héros sans pour autant en être un. Sa particularité ? Sa tête n’est plus celle d’un homme, et a été remplacé par un gros revolver digne de figurer dans les mains d’un John Wayne. Face à lui, la multinationale Berüren à la tête d’un vaste empire de trafic d’enfants, de membres humains et bien plus. 

 

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Tasuku KARASUMA est un mangaka né à Kyoto au Japon. C’est en 2007 qu’il débute sa carrière avec Reideen en deux tomes, inédit en France comme ses autres séries Shangri-La (2008 – 4 volumes), et Doll’s Folklore (2011 – 3 volumes). Seul No Guns Life bénéficie pour le moment d’une publication française chez Kana dans la collection Big Kana. Au Japon, le titre est pré-publié dans le magazine Ultra Jump, et est toujours en cours de parution en relier chez Shueisha avec 6 tomes pour le moment.

No Guns Life a pour décors le monde de l’après-guerre qui a vu une partie de ses soldats et population transformée en « extends », à qui l’on a implanté des extensions mécaniques. Derrière ce concept et au sommet du marché de l’armement se trouve la compagnie Beruhren. C’est donc dans un climat fait de corruption, de mort et de trafics illégaux que l’on découvre Jûzô Inui, alias Le Processeur, est un « over-extend » du type « Gun Slave Unit » créé durant la grande guerre à qui on a remplacé la tête par un révolver. Depuis qu’il est revenu à la vie civile, sans aucun souvenir d’avant sa transformation physique, Jûzô est une sorte de détective jonglant entre un Robocop ou un Judge Dredd qui règle les problèmes liés aux « extends » dans la ville où il réside. Dans les deux premiers tomes, « la gâchette facile » prenait sous son aile le jeune Tetsurô recherché par la multinationale Berühren souhaitant l’éliminer. C’est donc malgré lui qu’il s’embarquait dans une situation aux ramifications plus que douteuses. 

Le troisième tome poursuit l’intrigue du tome 2, qui souvenez-vous voyait Jûzô chargé de mettre la main sur l’extend Gondry s’il voulait que l’Agence en charge du contrôle des extends le laisse libre. Notre tête de flingue était finalement tombé sur Mega Armed Sai, premier homme au corps constitué à 100% d’extensions. Ici, le combat continue d’être des plus directes avec une pluie de coups aussi impressionnants les uns que les autres, que Jûzô a de plus en plus de mal à encaisser. Avec l’introduction de Mega Armed Sai, l’auteur nous montre à travers des flashbacks le chemin qui a fait de Armed là où il est aujourd’hui. Un parcours jonché de sacrifices mais aussi de sombres secrets qu’il s’est bien gardé de donner. C’est donc un peu la confrontation entre un antihéros luttant à sa manière pour la vérité et un ancien héros de guerre dont la morale est pervertie. Nous en apprenons aussi davantage sur Jûzô et pourquoi l’a ton affublé d’un revolver géant en guise de tête. C’est tout simplement parce qu’il avait été créé pour fonctionner en tandem, et que son second devait être celui qui appuie sur la gâchette. Mais, pourquoi Jûzô est-il seul désormais ? Nous avons quelques indices, mais pas plus… chaque chose en son temps comme dirait mamie. Le tome se focalise aussi sur les proches alliés de notre héros, à savoir Tetsurô et Olivia, qui seront un frein à la furie de Jûzô ne pouvant plus contrôler son corps réagissant au manque de sédatif pour le soulager.

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Le quatrième tome s’ouvre sur la mystérieuse visite d’une jeune fille répondant au nom de Pepper, accompagnée d’un autre extend ressemblant étrangement à Jûzô… Qui sont-ils, et que veulent-ils ? Voilà les questions que ce début de tome nous pose, tout en misant sur un petit affrontement entre les revolvers. Si ce passage n’amène pas grand chose à proprement parler, la suite s’avère être plus intéressante. En effet, notre enquêteur va devoir mettre la main sur de précieux documents sans se douter que sa vie et celle de ses amis peuvent s’en retrouver menacée. Si l’on apprécie toujours autant d’accompagner Jûzô dans ses péripéties, le traitement apporté à Tetsuro est celui qui se démarque le plus, faisant de lui un personnage fort apprenant à s’affirmer. De ce fait, le lecteur ne manquera pas de vouloir en savoir plus sur lui, et c’est tant mieux !

Dans le tome 5, la galerie de personnages cyberpunk de No Guns Life continue de défiler nous en mettant plein la vue. Il faut dire qu’au vu des designs, on se dit que Tasuku KARASUMA a une imagination très fertile. Nous avons quelques révélations bien écrites concernant Mary, l’amie ingénieure de Jûzô spécialisée dans les extends depuis des années, mais que je me garde de vous dire. Bah oui, gardons un peu de suspense s’il vous plaît ! L’univers du titre n’est pas non plus en reste puisqu’il fait officie d’une base stable extrêmement bien développée s’inspirant du genre polar noir, du cyberpunk rappelant Blade Runner de Ridley Scott (1982) empreint d’une ambiance proche du Cinquième Élément de Luc Besson (1997). Bien sûr le tout est enveloppé par l’écriture scénaristique intelligente de KARASUMA.

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Le dessin du mangaka contribue grandement à la sensation de froideur du côté urbain du récit, où le blanc prend tout son sens. le trait est nerveux et fébrile à la fois, donnant une allure classe et puissante à Jûzô, mais aussi un côté attachant. L’expressivité des visages est variée, jouant parfois souvent sur le côté espiègle de certains personnages. On appréciera les nuances de noirs servent l’action menée par le dynamisme des combats, mais souffrant légèrement d’un côté un peu illisible par moments tant les mouvements se mélangent. Toutefois, cela fait le charme du titre visuellement et n’est pas un grand défaut en soi. À force, je ne vais plus parler du travail des éditions Kana qui offre encore de la qualité (page couleur, impression, traduction de Miyako Slocombe sans coquille, etc.).

En conclusion, No Guns Life est un seinen où les surprises sont nombreuses, donnant ainsi un rythme soutenu sans faire dans la démesure. Les personnages se distinguent facilement par leurs caractères affirmés et troubles à la fois, puisque les mystères continuent de nous garder dans le récit. La richesse apporté par le chaos ambiant fait que le scénario de Tasuku KARASUMA est paradoxalement maîtrisé et précis dans les différents thèmes de son histoire. Politique, exploitation, corruption… ne sont que le sommet de l’iceberg.

15 sur 20

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Une réflexion sur “Critique manga #147 – No Guns Life tome 3, 4 et 5

  1. J’aimais bien ce manga au début, l’ambiance et tout mais j’ai décroché sur le dernier tome. Du coup, mon petit frère en a hérité (et lui par contre est à fond !). C’est un bon manga mais je crois que j’ai lu les tomes de façon trop espacée :/ Puis je trouvais parfois le tout un peu brouillon, ça manquait de rappel sur l’avant.

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