Critique comics #021 – Invisible Republic tome 1

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En ce jeudi comics, on va prendre le temps d’aller visiter l’univers post-apo de Invisible Republic mené par le duo responsable du comics Star Wars Legacy, que vous connaissez peut-être. Dans ce récit indé, on explore toute la sphère politique liée à la chute d’un gouvernement pas des plus réjouissant, ainsi que le passif du leader de cette dictature afin de comprendre quel destin a pu le pousser à devenir qui il était au moment de sa chute. Un premier tome à l’ambiance SF futuriste où le thriller s’invite entre les lignes d’un journaliste en mal de reconnaissance.
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Invisible Republic est une série co-écrite par Gabriel Hardman (Star Wars Legacy, Hulk) et Corinna Bechko (Star Wars Legacy, Angel Season 11), avec Hardman au dessin et Jordan Boyd (Deadly Class, The Astonishing Ant-Man) à la colorisation. Aux États-Unis, elle est éditée depuis 2015 par Image Comics avec une parution qui devrait se tenir entre 30 et 50 numéros. Elle est toujours en cours avec 3 volumes reliés, et dont le premier est paru en février dernier chez HiComics pour l’édition française.

Le récit débute dans un contexte de science-fiction en 2843, sur la planète Avalon la chute du régime Malory avec pour leader Arthur McBride. Si avant le renversement de sa politique dictatoriale la population la plus démunie était déjà mise à mal, depuis c’est pire. Parmi eux se trouve le journaliste Croger Babb, en manque de reconnaissance, va tomber sur des papiers appartenant à la cousine de McBride, Maia Reveron, retraçant les faits de l’ancien homme au pouvoir. Le journal débute 42 ans en arrière, où rien ne prédestinait le destin de cet homme controversé. Débute alors une double narration alternant présent et passé.

La construction de ce récit se tient de par son côté thriller et politique, où le passé de Maia et Arthur joue le témoin d’une époque mais surtout celle d’un homme qui bouleversa plus tard la vie de milliers de personnes. La charte graphique permet de facilement comprendre à quel moment on se trouve dans l’histoire, puisque Hardman et Boyd donnent une teinte différente. Par exemeple, la partie prequelle à l’histoire a des couleurs chaudes et des visages moins sombres. Alors que pour l’Avalon de l’an 2843, les couleurs sont grises, ternes, et les visages sont marqués par les événements et la fatigue. Ainsi le binôme Gabriel Hardman et Jordan Boyd s’amuse à retranscrire deux ambiances à chaque fois, même si le but final reste le même : Comprendre qui était McBride, son ascension et ce qui précipita sa chute.

Au-delà du personnage de McBride, Maia est une femme habitée par les doutes à l’encontre des agissements de son cousin. C’est une femme qui nous apparaît forte et fragile à la fois, tout en montrant sa capacité humaine qui semble tant manquer à McBride. Sur la longueur, Bechko et Hardman arrivent à garder cette aura mystérieuse inspirant la révolte et la fascination de qui est McBride. Si le fait que deux temporalités avancent en parallèle, les auteurs offrent une lisibilité claire et propre au récit, en sèment des éléments liés à l’intrigue sans jamais précipiter les choses. Dans le présent, Croger Babb représente la figure même du journaliste qui tente coûte que coûte de percer la vérité, en profitant également de cette découverte pour essayer de relancer sa carrière au plus mal. Malheureusement je n’ai pas réellement réussi à m’attacher à ce personnage. Je l’ai trouvé froid et calculateur, alors que Maia m’est apparue plus chaleureuse, plus faillible dans son avancée aux côtés de McBride. Ce dernier est évidemment le point de ralliement, puisque c’est de lui que tout a débuté. 

Le contexte politique et science-fiction donne lieu à un récit d’anticipation mélangé à du post-apocalyptique, où le lecteur est invité à réfléchir sur la morale et celle de la société actuelle. La critique politique se concentre sur les inégalités et l’exploitation de la population. Le rythme est bon, soutenu par moment, donnant lieu à une lecture assez haletante dans sa globalité et honnête sur le fond. Bechko et Hardman forment un duo complémentaire, aussi bien sur le plan artistique que dans la vie de tous les jours. 

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Le dessin de Hardman s’ancre dans un style réaliste proche de l’artiste Lee Bermejo, grand nom des comics à qui l’on doit le one-shot Joker, Batman : Noel [mon avis ici] ou encore Suiciders. Toutefois, Hardman n’a rien à envier au trait de Bermejo, puisqu’il arrive à donner vie à des planches visuellement efficaces. Les détails sont à la fois nombreux et trop peu. On entend par là que dans le présent les décors nous semblent plus poussiéreux donnant un sentiment d’oppression, alors que dans les flashbacks le background est aéré tous du long, mais avec une sensation de liberté s’amenuisant au fil des pages. Les expressions des visages sont également importantes puisqu’elles transmettent toute la vivacité du trait de Hardman. Le découpage et la mise en page se permettent quelques variantes agréables lors de la lecture. Concernant l’édition de HiComics, rien à reprocher. La traduction de Philippe Touboul est excellente. En fin de tome outre la galerie de couvertures, vous trouverez deux petits édito par Corinna Bechko parlant de colonisation dans l’espace, les enjeux, les répercussions mais aussi des parallèles entre la population des abeilles et celle de l’homme. C’est assez intéressant du point de vue sociologique, voire écologique, pour que l’on prenne le temps de les lire.

En conclusion, avec ce premier tome de Invisible Republic, le couple Bechko/Hardman propose une histoire riche dans un univers SF, où la politique vient nourrir de son double jeu une narration plaisante à suivre. Si le personnage du journaliste est le moins bien réussi, selon moi, il reste tout de même important pour faire le lien entre les flashbacks avec Maia/McBride et le lecteur. Une lecture ayant des similitudes avec DMZ ou le one-shot The Few [mon avis ici], et dont le cliffhanger promet, on l’espère, de bonnes surprises.

15 sur 20

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5 réflexions sur “Critique comics #021 – Invisible Republic tome 1

      • Ah d’accord. Je comprends tout à fait. Apres cela dépend de ce que tu aime ? L’indépendant en dehors de Marvel et DC comics sont souvent plus facile pour débuter. Mais tu peux aussi commencer par du super héros traditionnel avec des récits unique qui ne se passe pas sans la timeline actuelle. Par exemple, si tu aimes Wonder Woman tu peux commencer en VF par Wonder Woman Odysee en deux tomes chez Urban Comics. L’histoire n’a aucun impact sur les lectures actuelles autour du personnage, et mari bien le moderne et le mythologique. Tu as aussi des récits dit classiques qui montrent les origines ou Les débuts de chaque personnage Marvel ou DC. Si tu as besoin que je t’aide surtout n’hésite pas je serais ravie d’essayer de trouver quelque chose par rapport à tes goûts. Le plus difficile dans les Comics et de se lancer, mais si tu as envie de le faire et quon te guide tu y arriveras 😊

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  1. Helloooo encore un comics qui a l’air génial!!!! C’est tout à fait mon genre, tu m’avais déjà fait découvrir to Kill or be Killed que j’ai lu récemment et c’était vraiment génial, je me suis acheté le tome 2 il faut que je m’y mette ^^

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