Critique manga #406 – Criminelles fiançailles tome 1, Rosen Blood tome 1 et 2

Ci-dessous, vous allez découvrir mon avis sur deux nouveautés des éditions Pika qui ces derniers mois arrivent à proposer des titres très différents. Un catalogue riche qui s’épaissit de plus en plus, et cela n’est pas pour me déplaire. Criminelles fiançailles est un titre que j’attendais depuis quelques mois, et j’ai été contente de le voir arriver en France.

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Manga - Manhwa - Criminelles Fiançailles Vol.1

DISPONIBLE AUX ÉDITIONS PIKA DANS LA COLLECTION SEINEN AU PRIX DE 7.95€ || ÉGALEMENT DISPONIBLE EN FORMAT NUMÉRIQUE || LIRE LE CHAPITRE 1 ICI

Asuka KONISHI est une mangaka ayant débuté dans le magazine de prépublication Comic Zero-Sum de l’éditeur Ichijinsha (Otaku Otaku, Citrus, Karneval), en 2015, avec la mini-série Haru no Noroi. Deux ans plus tard, elle revient avec Criminelles fiançailles (Raise wa Tanin ga li en VO), 5 tomes en cours dans le magazine Afternoon de Kodansha. Yoshino est la petite-fille du boss du plus grand clan de Yakuzas d’Osaka. Forte d’une éducation rigide, elle ne se laisse pas faire et compte bien mener la vie qu’elle veut. C’est-à-dire une vie paisible loin du cœur de la pègre. Mais un jour, son grand-père décide de la fiancer avec le petit-fils d’un puissant rival, prénommé Kirishima. Cette union est censée permettre de rallier les deux grandes familles pour ne former qu’une seule et grande puissance. C’est ainsi que Yoshino se retrouve embarquée dans une vie à Tokyo qu’elle n’avait pas prévue près d’un jeune homme qu’elle va devoir apprendre à connaître… pour le meilleur et pour le pire. Cette comédie romantique a de quoi prendre par surprise le lecteur. Yoshino est une jeune fille qui ne cherche pas les ennuis et qui veut simplement faire des études et se forger une vie loin du monde des Yakuzas, même si elle ne renie pas ses origines. Elle est franche, jolie et attire facilement la jalousie des autres filles. Cela va surtout se révéler vrai quand elle arrive dans son nouveau lycée, là où se trouve Kirishima. Ce dernier est vu comme un prince charmant. Pourtant sous son sourire et son calme apparent se cache une personnalité trouble. Entre gentilhomme et sociopathe, il ne semble qu’il y a avoir qu’une frontière très mince. Et ça, Yoshino va vite le comprendre. C’est alors que commence une espèce de jeu du chat et de la souris très particulier. Chaque personnalité va s’affronter un peu comme dans Kaguya-sama Love is War, mais en beaucoup plus sombre. Ce premier tome de Criminelles fiançailles à de quoi dérouter à la lecture. Il y a de l’humour de comédie rappelant des classiques du genre, oui, mais la mangaka n’oublie pas que l’on se trouve dans un univers de Yakuzas. C’est décalé de par son thème flirtant parfois avec un humour un peu plus noir. La lecture est plaisante et on se prend facilement à l’intrigue. À savoir, comment Yoshino va-t-elle faire pour échapper à Kirishima et sa psychopathie ambulante. La perception de l’amour et des relations sociales ne sont pas les mêmes pour chacun de ces jeunes gens.

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© 2017 Konishi Asuka, Kodansha

Chacun a sa vision, et Kirishima ne part pas du tout avantagé de par le milieu où il a grandi. Les réactions de ce dernier sont disproportionnées et en totale contradiction avec celles de la personne lambda. Leur relation devient un peu comme une compétition entre les deux pour savoir qui aura le pouvoir sur l’autre. En gros, la rivalité des deux clans existe encore mais de manière totalement différente de celle des générations antérieures. Je ne veux pas trop m’étendre sur le retournement de situation, mais c’est étonnant. Est-ce que c’est une bonne idée ou est-ce que cela peut amener une comédie romantique à part et bien écrite ? Je pense que oui. Le trait de Asuka KONISHI n’est pas commun. Il peut perturber à la lecture, mais apporte une vraie énergie au récit. C’est nerveux, et les moments de tension jouissent du style de la mangaka. On perçoit réellement la folie de Kirishima, et on espère que cela ne va pas se transformer en  »Folie à deux ». Le design des personnages est très fin, parfois un peu trop étiré. Il faudra apprendre à passer outre, même si encore une fois l’ensemble sert le scénario. La traduction est assurée par Anne-Sophie Thévenon (Berserk, Beastars, Burn The Witch) qui offre une traduction réussie. Niveau édition, c’est du Pika traditionnel sans défaut. En conclusion, un premier tome à contre-courant de ce à quoi on pouvait s’imaginer. Un scénario qui tient la route, une mangaka qui s’amuse et qui arrive à écrire des personnages cohérents dans leur (multiples) personnalité et actions tout en intégrant cela dans un univers sombre de Yakuzas. Une très bonne découverte !

Manga - Manhwa - Rosen Blood Vol.1

DISPONIBLE AUX ÉDITIONS PIKA DANS LA COLLECTION SHOJO ADDICT OU SUR AMAZON AU PRIX DE 6.95€ || ÉGALEMENT DISPONIBLE AU FORMAT NUMÉRIQUE || LIRE UN EXTRAIT ICI

Rosen Blood est la quatrième série de la mangaka Kachiru ISHIZUE, ayant débuté sa carrière en 2008 avec Ilegenes en tant que dessinatrice. C’est le premier titre de l’autrice a être traduit en France, avec 4 tomes en cours dans le magazine Princess de Akita Shoten (Angel Voice, Beastars, Battle Royale) depuis 2018. Il rejoint la collection Shojo Addict des éditions Pika. Rosen Blood est un manga de type Dark Fantasy se déroulant à l’époque victorienne. Après un malheureux accident de fiacre, Stella se réveille dans un manoir habité par 4 jeunes hommes. Sans qu’elle ne comprenne le pourquoi du comment, elle se voit proposer un poste de domestique, qu’elle accepte avec joie. Mais au fur et à mesure elle découvre certains mystères entourant ces 4 jeunes hommes aussi beaux qu’intrigants. Que cachent le manoir et ses hôtes ? Bon, ne passons pas par quatre chemins, nous sommes en présence d’un récit surnaturel avec des vampires. On le comprend tout de suite, alors ce n’est pas un spoiler. De plus, l’histoire se trouve être un harem inversé où la jeune femme a le choix entre plusieurs gentlemen qui cherchent à la séduire. Ce n’est pas nouveau, alors rien d’étonnant. Et c’est peut-être ça le problème de Rosen Blood. Il n’y a pas de surprise à la lecture, puisque l’on sait pertinemment ce qui va se passer. Les idées ont été vues et revues dans de nombreux récits publiés depuis une dizaine d’années chez de nombreux éditeurs. De Vampire Knight à Chocolate Vampire en passant par Bloody Mary. Le scénario est bien construit, la lecture est fluide et les personnages sont sympathiques. Mais il manque réellement quelque chose… Si vous êtes fan du genre ou nouveau lecteur, cela peut vous plaire oui. Mais si vous en avez lu et que plus rien ne vous surprend, alors bous serez peut-être déçu. L’ambiance est un point fort du récit.

Rosen Blood T01 | hachette.fr
© by ISHIZUE Kachiru / Akita Shoten

La mangaka arrive à installer une atmosphère aussi mystérieuse qu’ambiguë. Les quatre jeunes hommes ont assez de charme pour que la lecture ne soit pas (trop) redondante. Le personnage de Stella manque parfois un peu d’épaisseur, même si on sent qu’elle a du potentiel. Il existe des questions lors de la lecture de ces deux premiers tomes. Comme par exemple le secret entourant la transformation des ténébreux vampires, ou encore les ronces protégeant le manoir. Ces énigmes peuvent pousser le lecteur à vouloir continuer à donner une chance au récit, mais pour moi cela n’est pas assez fort pour retenir mon attention. Visuellement, le trait de ISHIZUE est superbe. C’est fin, détaillé et délicat sans pour autant tomber totalement dans les clichés du style sombre dans ce genre de shojo. Les expressions sont très bien travaillées, et le design des personnages est séduisant à souhait. La traduction est celle de Léa LE DIMNA (Yona Princesse de l’Aube, Mon coloc d’enfer, Panda Detective Agency). En conclusion, Rosen Blood est un récit sur les vampires et l’amour qui possède quelques points intéressants, mais qui pour moi ne pèsent pas assez dans la balance pour que j’ai envie de continuer ma lecture. Mais le dessin est réellement très beau.

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