Critique manga #044 – Bestiarius tome 1, 2 et 3

 titre manga (39)
Bestiarius est l’un de ces mangas au fil conducteur classique mais qui séduit grâce à l’héroïsme de ses personnages et au machiavélisme des plus mauvais. Récit historique et fantaisy qui brille par sa qualité graphique. Alors, embarquez sur les terres dangereuses de l’empire Romain où le courage est une arme aussi tranchante qu’une épée.

 

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 Lire un extrait du tome 1 en cliquant ici.

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Merci à Anita pour ce voyage dans les pièges de l’Empire Roman


Masasumi Kakizaki est un auteur et dessinateur japonais née en 1978 ayant fait ses débuts dans le manga ayant débuté en tant que dessinateur sur le titre Rainbow de Abe George disponible en France aux éditions Kaze dans la collection Seinen (double tomes – en cours). Il s’est ensuite illustré en tant qu’auteur sur Kansen Rettou – inédit, et sur le one-shot HIDEOUT. En 2011, il signe l’excellent western historique Green Blood également chez Kaze (2013 – 5 tomes terminé) avant de revenir l’année suivante avec Bestiarus. Le titre est actuellement toujours en cours au Japon avec 5 tomes parus là-bas et ici chez Kaze.

Bestiarius prend place au premier siècle avant Jésus-Christ, l’Empire Roman est à son apogée et ses légions soumettent une à une les dernières contrées où monstres et humains vivent encore en paix. Criminels, innocents, dragons, Minotaures, demi-monstres et autres ne trouvent aucune grâce aux yeux de Domitien et de son armée. Recueillis en tant qu’esclaves, certains n’auront d’autres choix que de devenirs des Bestiari et de se battre dans les arènes pour divertir le peuple romain et son souverain. Parmi eux, se bat l’humain Finn fine lame, dont le père était autrefois un valeureux guerrier,  qui a su trouver une famille en Durandal, une sorte de dragon de la race des wyverne. Commence alors une lutte pour la liberté et contre l’injustice.

C’est donc au sein de la Rome antique que Bestiarius nous entraîne, avec en son premier tome deux récits qui se rejoindront en fin de tome. Les deux récits se déroulent à deux époques différentes après Jésus-Christ. On y voit d’abord Finn, devenue orphelin à la mort de son père, et recueilli par Durandal, tous deux esclaves de Domitien et son règne de fer.  En grandissant Finn saura apprendre le maniement des armes grâce à l’entrainement de Durandal, qui l’a adopté comme étant son propre fils. Finn et ce dragon digne des plus grands récits de cette époque sont en lien direct avec les autres personnages que nous découvrons dans les chapitres suivants. Zénon, orphelin également a été élevé avec son petit frère, Talos le fils du minotaure. Si le premier devient combattant, le second lui se retrouve en simple cuisinier au sein des esclaves. Comme beaucoup d’autres prisonniers, les deux rêvent d’être libre et s’est ainsi que chacun vie au jour le jour afin d’économiser assez d’argent pour échapper à leurs tourments.

Si le premier tome se veut introductif dans son univers fidèle aux récits historique et heroic-fantaisy, il n’oublie pas d’y intégrer des moments de tendre complicité entre ces premiers protagonistes qui viendront apporter une suavité dans l’action. Ainsi, le lecteur pourra trouver des poches d’air pour ne pas se perdre dans les nombreux combats remarquables et sanglants dont Bestirius regorge. Rien que dans ce tome on perçoit très vite l’ambition scénaristique de Masasumi Kakizaki qui se nourrit des personnages tels que Conan le Barbare, Hercules ou encore Xena, la princesse guerrière.

C’est notamment dans le tome 2 que l’on fait connaissance avec une jeune fille du nom de Elaine qui selon moi pourrait bien être la digne héritière de l’esprit guerrier de Xena. Fervente amoureuse de ce personnage et de cette série télévisée des années 90, j’ai été plus que conquise par Elaine. Comme pour le premier tome, nous faisons connaissance avec elle alors qu’elle n’est qu’une enfant, ainsi que de ses amis Arthur, Pan, et Galahad. Alors que l’insouciance règne en leur cœur, le village se fait attaquer par l’armée de l’Empire en pleine nuit. Le village est brûlé, les habitants sont tués, et les rescapées se retrouvent emmenés en tant qu’esclaves. Elaine et les autres sont séparés, et Arthur se jure de retrouver la jeune fille coûte que coûte. Le tome 3 reste dans la lignée du précédent puisqu’il en est la suite directe qui a voyait nos héros en pleine déconvenue.

Du côté des Romains, la perversité et la ruse sont les mots qui caractérisent le plus Domitien ou Lépide, le gouverneur de Britannia. Cruels et sans pitié ils ne reculeront devant rien pour arriver à imposer leur pouvoir suprême sur les peuples, en se gardant bien de montrer les côtés les plus inhumains. Bien entendu leurs plans vont se voir contrecarrés par ces âmes qu’ils pensaient soumises à eux.

Le développement de l’intrigue se veut fidèle au genre de l’héroic fantaisy et fonctionne très bien puisque Kakizaki n’oublie pas de faire évoluer ses personnages au fil des années. Les relations entre chacun – humain et monstre – sont très bien exploitées et possèdent une part d’émotion bien réelle qui pourrait arriver entre de simples humains, par exemple. On s’attache assez facilement à eux et on finit par espérer qu’il ne finisse pas en charpie dans les arènes. Le mangaka s’inspire des mythes que l’on connaît comme celui du Minotaure ou du fil d’Ariane sans pour autant en faire un simple copier-coller. L’univers est propre mais peut perdre quelque peu le lecteur par ses retours en arrière dans la ligne temporelle du récit. Comme je l’ai dit plus haut, l’action est omniprésente mais n’en devient pas pour autant handicapante. Elle fait partie intégrante du récit et l’alimente de façon organique

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La partie graphique est une véritable oeuvre d’art. Si vous aimez les trait vifS, précis et très en accord avec les récits du genre médiéval et romain, alors vous allez vous régaler à en tomber par terre. Que ce soit le charadesign des monstres ou des humains, chaque détail est traité méticuleusement. C’est simple j’ai l’impression de regarder un véritable tableau de l’époque digne d’être exposé dans une galerie d’art. Les arrières plans donnent une vue sur des paysages remarquables, où on distingue les jeux de lumière et d’ombres ici et là. La présence de pages couleurs brillamment insérées en début et milieu de tome montrent les différences entre les régions de l’Empire. De la poussière et l’aridité du Colisée de Rome aux forêts verdoyantes d’Arthur et de ses amis, le travail de Masasumi Kakizaki est une prouesse visuelle.

En conclusion, Bestiarius est une belle fresque de l’Empire romain où la stratégie et la trahison se confrontent au côté humain de ceux qui ne rêvent que de liberté. C’est rempli d’action sans en abuser, et les dessins sont de véritables petits bijoux. Une aventure heroic fantasy où il ne fait pas bon mordre la poussière.

17/20Infos BD (58)

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