Critique #166 – Pure Corruption T1: Vice et Vertu, Monsters in the Dark T3: Larmes silencieuses de Pepper Winters

TITRE PAGE (3)

Il existe une chanson intitulée  »Dark Romance » par l’artiste Jecynn, dont la voix fait penser à Brian Moloko du groupe Placebo. Les paroles évoquent une relation amoureuse entre jeu et sincérité, que les protagonistes semblent ne pouvoir quitter. “Alors peut-être que nous allons mourir ensemble”, chante la voix. Puis, les guitares rock – vraiment très Placebo – se font plus claires alors que les mots restent sombres. Cette simple chanson peut définir ce qu’est la Dark Romance, énième sous-genre de la Romance. Avec Pure Corruption et Monsters in the Dark, l’américaine Pepper Winters en est l’une des Reines. Découvrons ensemble pourquoi.

 

POUR ÉCOUTER « DARK ROMANCE » DE JECYNN C’EST ICI | SPOTIFY
SITE OFFICIEL DE PEPPER WINTERS | TWITTER | FACEBOOK | INSTAGRAM

Merci à Stéphanie de Milady pour l’envoi de Pure Corruption, et à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour l’envoi de Monsters in the Dark

À noter que je serais ravie de voir arriver la nouvelle saga de l’auteure « The Ribbon Duet » en VF

Vice et VertuDisponible aux éditions Milady dans la collection New Adult ou sur Amazon au prix de 16,90€ | Également disponible en numérique 

Les lecteurs français ont pu découvrir Pepper Winters l’année dernière avec deux sagas estampillées Dark Romance intitulées Monsters in the Dark et Dollars. C’est à présent au tour de Pure Corruption d’arriver sur les étagères, portant à croire que les éditions Milady ont eu un coup de cœur pour son écriture. Mais pourquoi ? Dans le paysage de la Dark Romance on peut citer quelques noms comme Penelope Douglas, C.J. Roberts, Tillie Cole, Ker Dukey, Monica Murphy ou encore les françaises Amélie C. Astier, Mary Matthews, et C.S. Quill. La particularité de ce sous-genre de la romance se trouve dans le fait que les récits abordent des thèmes violents et noirs (réseau de prostitution, trafics, esclavage, meurtres, etc.) En résumé, c’est un peu la rencontre d’un thriller psychologique et de la romance. Du coup, ce sont des romans destinées à un public averti. Pepper Winters se trouve pile poil dans ce milieu. Le premier tome de Pure Corruption sous-titré Vice et Vertu se passe dans le milieu des gangs de motards – très en vogue – avec son président Arthur Killian hanté par la mort de Cleo, son amour d’enfance, et qui ne vit que pour prendre sa revanche sur ceux qui lui font du tort. Mais, une nuit, tous bascule quand ses yeux se pose sur une jeune femme amnésique lui rappelant étrangement Cleo. Entre eux, une connexion se créée de manière inexplicable et intense. Cleo doit à présent découvrir son passé pour pouvoir reconstruire sa vie. Elle devra alors se tourner vers Kill, le seul homme qui pourrait aussi s’avérer être son pire ennemi… Lors de ma “rencontre sur papier” avec Pepper Winters sur Monsters in the Dark [mon avis sur le tome 1], j’avais été frappée par la noirceur de son style. Attention, nous ne sommes pas en présence d’une plume dépressive, non, mais plutôt d’une manière d’aborder des thèmes très sombres en explorant les méandres de l’esprit humain. Malgré le fait que les deux sagas possèdent le même schéma de départ, Winters arrive à tisser des univers bien différents. Comme pour les romances classiques – entre autres – ce sont les psychologies et les émotions qui donnent une identité à l’histoire. C’est le cas avec Vice et Vertu où les bikers sont mis à l’honneur. Ce milieu je l’ai découvert avec la saga Hades Hangmen de Tillie Cole [aussi chez Milady], où l’univers est posé de manière totalement différente. Certes certaines bases sont presque universelles, mais ce sont deux lectures bien distinctes au final.

Nous nous sommes rencontrés dans un cauchemar. Dans cet entre-deux où le temps n’a aucune prise sur la raison. Nous sommes tombés amoureux. Brutalement. Puis, nous nous sommes réveillés. Et tout s’est terminé…

Déjà, il y a nos deux protagonistes principaux dont les échanges vifs et intelligents nous montrent à quel point chacun est déterminé dans leurs convictions. L’attirance entre l’un et l’autre est évidente mais obscurcie par la méfiance. Que ce soit Killian ou Cleo, chacun possède son caractère, sa force, sa violence ou sa bonté sous-jacente. Autour d’eux, le contexte n’est pas à sous-estimés. Trafic d’êtres humains et autres “merveilleuses choses” de la vie sont présents dans ces pages. Néanmoins, que l’on soit amateur de ce genre ou simplement curieux, on se retrouve parfois à faire les gros yeux face à certaines situations. Je vous ai dit que l’auteure explorait les recoins malsains et sombres de l’âme humaine, non ? Il faut également signaler que comme pour les romans de Tillie Cole, l’auteure y distille une certaine lumière. Rassurant, n’est-ce pas ? En conclusion, ce premier tome de Pure Corruption me conforte dans l’idée que Pepper Winters a toute sa place dans l’univers de la romance de ce genre-là. Mystérieux, méticuleux, Vice et Vertu lance avec force un récit palpitant où le cœur et la violence se mélange dans la grâce.

17/20

 

 

Disponible aux éditions Milady dans la collection New Adult ou sur Amazon au prix de 16,90€ | Également disponible en numérique | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 ET 2

Après un premier tome [mon avis ici] bousculant le train-train du lecteur, la Dark Romance de Pepper Winters avait fini par s’imposer comme une découverte surprenante grâce à son tome 2 [mon avis ici] plus rythmé. Larmes silencieuses en est la suite directe, où l’on retrouve Tess tentant de faire disparaître ses démons du passé qui ne cessent de la hanter. Q, son compagnon, désireux de la sauver de ses cauchemars l’emmène à Paris. Et alors que le calme semble revenir, Q se fait rattraper par ses ennemis, et ce sera à Tess de se battre corps et âme pour sauver l’homme qu’elle aime. Dans ce troisième opus, l’auteure se focalise sur la partie psychologique du récit, avec une Tess devant trouver un moyen de guérir afin de se retrouver sans laisser la noirceur qui vit en elle prendre le dessus. Le personnage de Q reste égal à lui-même, mais de l’inattendu dans son comportement se dessine. Le premier exemple qui me vient est la patience qu’il montre, alors que cela était beaucoup plus rare dans les deux tomes précédents. Toutefois, son égoïsme naturel n’est pas atténué, donnant lieu à des scènes où le lecteur aura bien envie de le secouer un peu… Son évolution semble se diriger vers quelque chose de plus profond et lumineux, ce qui entre en contradiction avec la propre transformation de Tess. Ce tome 3 est moins porté sur l’action, ce qui n’en est pas déplaisant. La narration permet de mieux apprécier les personnages, même si elle souffre de quelques lenteurs ici et là. La relation charnelle entre Q et Tess semble prendre le dessus sur le côté émotionnel. Est-ce un défaut ? Ce sera au lecteur de se fier à son ressenti après lecture. À titre perso, je crois en ce qu’ils peuvent ressentir l’un et l’autre, même s’il faut reconnaître que les événements n’arrangent rien pour eux. La plume de Pepper Winters englobe bien le kaléidoscope qu’est ce couple peu conventionnel, mais attachant. En conclusion, un tome 3 à l’ambiance toujours aussi violente bénéficiant d’une écriture addictive. Le déroulé du récit est plus lent mais n’en est pas moins intense. Et ce n’est pas la fin surprenante qui va nous stopper dans notre envie de lire la suite et fin. Q et Tess survivront-ils ?

Je m’étais rendu pour préserver Tess. Mais je ne mourrais pas sans emporter quelques-uns de mes ennemis avec moi dans la tombe.
Je mourrais avec leur sang sur ma langue.

Laisser un commentaire